janvier 31st, 2022 § § permalink
Rim tu veux que je mange la merde que chie
Le trou du cul de tes veines
Dans l’orgasme fécal qui trompe
Et la trompette inconnue où pompe
Ta subtile merde qui me touche les ongles
Fleuris de l’anus de ta mère que je sens fleurir
Dans la tombe de mes ongles ?
Est-ce que tu pourrais évincer le ciel
Par le furoncle de l’amour qui se penche
Sur l’ombre de ton cul
Quand je vois les mains que tu sculptes
Toutes les fois que le corps noué des falaises
Est un nœud de chattes siamoises
Toisé de silence comme la brise est une salive de glace
Murée dans de ternes aboiements que scandent
Des viscosités qui descendent des rochers où niche
Le grand vautour de l’amour au corps de rayon froid
De traines sur le velours et l’air et la conscience
Des rayons qui sont lèvres de mimines infractions
Des interdits qu’on soulève avec la poix des sécrétions
Dans le corps de la baleine dansent les archers du sperme
janvier 31st, 2022 § § permalink
LE CHÂTEAU
Derrière ton cul il y a le meuble qui croit
Savoir une chose sur toi. Tu le caches
Par le diamètre de mes veines. Elles cherchent
Ensemble à punir ce qui pourrait trahir
Le désir de manger les cellules
La viande subversive et égale à elle-même
Car cette viande je la mange avec des esprits
De cervelles alignées à mes cris
Je vais découvrir ce qui dans les fosses nasales
Est si noir qu’il tremble d’autres fenêtres
Dans ce château et sa pierre natale
Il s’étire dans la navette où le cœur choit
De pauvres habitants et de pauvres pensionnaires
Fortunés qui n’ont rien dans la cervelle
Mais moi suis poète et mangerai toujours
Le repas qui m’est seul accordé qui n’est pas de chair
Mais d’une pure parenté avec les plumes
Des aigles et des dieux
Des langues et des nerfs
Jamais rien de charnel vraiment ne peut osciller
Entre les fraises que je mange et le dos de la cuiller
Je suis l’élément acide qui touche la traverse
Des gonds et des charnières
Les choses ne se sont pas épuisées
Dans la fonte où je suis
Dans le seul cortège de l’air
Les choses ont la sainteté première
Ainsi que ce qui puise l’illimité
Des astres, dans un premier temps
Puis des fuites électriques des guitares
Aussi tendues que les meilleures mélodies
Je suis le chantre ainsi qu’un vase et une colombe
Ainsi qu’une pensée juvénile surplombe un cauchemar
Et toujours j’avance, j’abrège parfois
Dans le beau feu noir et or
Dans le silence d’opale
janvier 29th, 2022 § § permalink
Confluence
On m’avait dit que la clarté est un état où cesse toute agitation et tout trouble. C’était vrai Aristote le disait. On voyait des monts et c’était comme des sachets d’infusion qui se succédaient. On voyait grand, on était libéré des eaux troubles. Tout semblait ce nuage estival et ce calme des fleuves, et dans la chambre même d’une maison de santé ou d’un hôpital on était heureux. Si l’on venait à jalouser un fait, une personne, si une coïncidence nous contredisait c’est que l’origine était trouble et qu’il n’y avait pas à s’en faire. Mais l’état dans lequel on était ne dépendait que de la manière de synthétiser et de grandir l’atmosphère, de respirer. Tout apparaissait alors comme authentique, parfois un peu trop rustique, si bien qu’on risquait de s’ennuyer un peu de cette odeur d’étable ou d’établi. Mais des fleurs posées ou du bon vinaigre nous aideraient à passer le cap de ce nuage clair qui n’est qu’un pan de vapeur dans le clair ciel où tout est vigoureux, où l’on s’élance dedans, où l’esprit s’apprête à voler dans les clairs courants que l’aigle fend de ses ailes.
Mais la clarté semblait faiblir, et les distances qu’elle mettait dans la pièce devenaient des insomnies. Le courant trouble avait ceci qu’il était l’expérience de cette clarté et dans la tangente à ce monde où régnaient des iguanes, l’ancienneté peu à peu ne voulait plus se concentrer dans des poussières, mais aligner des futurs qui seraient faits d’une matière plus compacte et surtout plus génésique. Alors on quittait les objets, et des rêves, bien qu’ils puissent être si clairs, nous amenaient de temps à autre dans des hémisphères secrets où pulsait la genèse. Là où l’homme n’est pas allé, là où il se projette, là où il est né pourtant, depuis les siècles des premières cellules jusqu’aux premiers miasmes du cri de l’enfant. Alors les choses n’étaient plus que soi, le chaos n’était pas moins clair non, les formes avaient plus de significations. Les feux trempaient dans les eaux.
janvier 28th, 2022 § § permalink
Rien
Dans l’œil du cyclone
Les déchets sur les bordures
Sont des tonneaux qui tanguent
Et l’harmonie est un coussin émietté
Dans les créneaux d’astres morts et brillants
Sur les mèches d’une palissade et le fond
Fondu des apprêts et des arêtes
Qui s’extasient de n’être
Que des sens épars
Des logiques tremblantes
Comme l’est la mémoire
D’être un solstice et une aile
Perdue dans les aciers et les nerfs
Vendue aux plus gratuits et aux plus purs
Des ombres &rayons
janvier 26th, 2022 § § permalink
Maison de chair
C’était une sorte de poisson marin
Dont la mer s’étalait dans les ventres
Des terres et à jamais où l’on souffrait sur des lignes désertes
Les matières étaient déliées et on se souvenait
D’étendues sereines où tout était dissimulé
On n’avançait jamais qu’immobile et on ne pouvait
Que trop peu courir et s’exaspérer en champ libre
On ne donnait pas le ton dans les mouvances
Dans les grandes réalités du cru
On mourrait parfois, à jeun
janvier 16th, 2022 § § permalink
Langage
Si on disait en langage de chien
A un chien
Les choses les plus complexes
Il les comprendrait mieux que les hommes
janvier 16th, 2022 § § permalink
Miaule vain
Miaule vain attendait poteau laid sur les quais déserts
Une fourmi déserta aussi le lait
Dans la chambre mourait l’immuable
Le destin des endives rapetissait
Les bouches dansaient sur la sauce
Et le fromage fondu de la chambre
Les marmites disaient au fripon qui sortait des bois
Que miaule vain n’avait pas réussi le concours
Et qu’il boit encore d’être damné
Et de vivre dans les veines des forêts
janvier 13th, 2022 § § permalink
Au bord de l’embrasure
Il y a cet homme tout de noir vêtu
près de l’embrasure de la fenêtre ouverte
il est assis sur un sofa, la pièce est totalement obscure
mais la fenêtre ouverte donne sur un ciel bleu et limpide
traversé d’un nuage versatile
presque fluorescent
cet homme est large et mauvais
mais il devine dans une clameur subite
la grande hallucination ou le grand psychisme
de ce portrait de soi qui n’est plus
et du dehors qui l’assaille
Le bleu est moucheté de noir
et ce bleu plein de rêve
déborde de la fenêtre
janvier 9th, 2022 § § permalink
Pomme
Il est assis et mange une pomme
Petit être dans sa grandeur
Petit mange encore ce qui le fera grandir
Sans le souci de la maladie
Petit mange sa pomme et laisse le trognon
Sur la marge des jours
Petit s’éloigne de sa défunte pomme
Posée sur le ciment
janvier 8th, 2022 § § permalink
Filles
Filles maladives que le vent ne prend pas dans ses bras
Si ce n’est pour détacher ce malaise et cette bêtise
Du timbre du rocher où l’eau ne se boit pas
Vous me pulvérisez dans le monde sous-jacent
Dans la crise de n’être que plus en détresse
Et plus en retrait des terres et des toits mais dans le monde
Qui se voit uniquement dans les muscles en prières
Et les clairières disjointes où je suis l’élément compact
La densité se ferre et se dissout pourtant
Dans les plaines et contrées et chemins
Où l’on ne décide que du vin.