Un fond de violence est nécessaire à ce piètre monde Vous avez menti sur la trajectoire Ceux qui ont effacé la douceur ont conquis Des territoires qui n’ont rien d’insalubre
Vous ne possédez rien qui ne soit si fin Que le monde puisse percuter ce qui n’a pas de fin Soyez prudent avec celui qui passe Et observe le bâtiment
Les dérives sont des cours qui durent infiniment Car le fleuve a arraché à la terre sa croute Et les substances se mêlent aux essences Tout s’est effacé dans la dernière goutte
La marche sur le perron est une antre Où s’exaspère ce qu’il y a de plus sérieux. Mais La découpe est si bien faite qu’il y a encore les traces Des ciseaux et des tailles contrefaites.
Des formes élancées adviennent dans la fulgurance D’une autre beauté, plus ancienne, quand on construisait Avec les mains encore des blocs et des pierres Car c’est la main avant l’outil
Qui avait façonné nos rêves. Mais la découpe a nécessité D’autres instruments que nos mains pour nous faire. Maintenant nous ne sommes que des marionnettes Logées dans l’ancienne maison du bonheur.
Je suis libre de ces mots dont le sens m’indiffère J’ai levé les arbres de leur souche et ils dansent Je marche sur l’échine du diable et conquiers Le bruit viscéral des pâles qui tournent
Cela n’est plus que le mouvement d’une hélice Cela mange le froid et les couronnes des palisses Je suis exténué de ces arbres et ces gens Les villes sont mortes sur le bord des écorces
Les gens s’endorment et une femme prie à genoux Pour que l’on s’asseye sur les toitures des arbres Les fruits secoués sont des tuiles sauvages Mon front se penche vers une rive minérale
Ces deux statues ont une robe d’hermine Figée dans ce brun, figé dans un regard Stylisé qui ne dit rien
La promesse entre les arbres est un ciel brun livide C’est l‘automne que les habits évident C’est la vie quand elle se fige La neige qui touche les cimes
Ces visages blancs défient l’inaudible Le secret des feuilles et des seuls troncs Nus comme des vivres
Je suis au fait de moi-même, eurêka Je suis dans ce noir et blanc si frêles et beaux Et tellement évocateurs On dirait des petites nappes de sucre Et toute la réminiscence du monde me revient Mon enfance et les milles mappemondes Non vous voyez je suis déchirée de sincérité Mes bras s’ouvrent à cette si mince sensation Et pourtant elle me dirige comme ce monde Mien et seulement mien
J’ai souffert et tonne le chant inaudible Je touche ce dessus de roses blanches Je sais une chose, si frêle
Leur parure est un assemblage de légèretés Qui plait aux hommes sommés de graisses Et d’odeurs malingres relevées de parfums Leur haine de la pureté est à son comble Quand après le diner ces hommes les égayent Elles s’enfouissent dans des légèretés saines Pour accueillir la corruption et le règne du mal Elles sont mauvaises et aiment les plaisirs Qui les amollissent comme des machines De purs mollusques prêts à être consommés Elles aiment cela et sèment des vertiges Dans ces hommes affairés qui les tolèrent Pour avoir des relations sexuelles avec elles
La sale rue et l’effort de ne rien Laisser présager que les grands blocs Et les dolmens qui sauvent d’une ruine La grande pollution et l’orfèvre Ne désirent rien que bouder
Le palais n’a pas été construit Subitement par les mains claires de tes désirs Tu es sauve comme la fissure qui s’écarte Les lacs de béton entrent mais les béances Ne cachent rien du désir
Il n’y a que surface, miroitement Vaguelettes de désir et pourtant La sincérité de ce liant s’excave Dans tes purs sentiments.
Tu es mon ami comme une nuit solaire Une nuit qui s’use et qui est éphémère Dans la main de la tendre épouse Dans le chenal et le bras des séquoias Ce qui n’existait pas vraiment A l’envergure d’un delta
Tu es seul tant et si bien que le noir est tout Tu vois ces emphases de printemps Ce sont des spores qui aiment la tragédie Et toutes les époques réunies Tu es une ère qui touche et sublime Dans tes mains est le magazine Et toute l’élucubration du monde C’est vrai qu’il n’y a qu’une seule seconde
Mon désir d’absolu ne s’obtient pas Avec ces morceaux de fer ou ces mauvais cerveaux Il est une plaine clémente où tout est si bien Harmonisé dans la tempérance du temps
On obtient tout dans sa fondrière Les secrets, et les plaisirs Vraiment il est tout ce qui vous convient