Poésies de l'un des plus grands Français de l'Histoire.

L'anti roman.

L’absolu.

Il n’y a rien qui ne correspond à rien dans l’absolu. Il faudrait supprimer tout ce que l’on est pour y correspondre. C’est pour cela que je m’active dans ce grand champ de neige. J’invente des travées où je passe.

Tant que je ne m’enlise pas c’est que je suis sur la bonne voie. Je fus dans des régions céréalieres aussi, un été. Il n’était pas besoin de trancher tous ces céréales. Mais dans la neige cela est différent.

Vous êtes dans un absolu dont il faut prendre garde. La neige parfois suinte des flaques de boue, le ciel qu’elle renvoie est rose et pollué. Mais elle reste un absolu. Il n’y a pas grand chose à en tirer.

Je ne vois pas pourquoi je serais gentil envers des gens qui commettent des crimes répréhensibles et moraux envers moi. Tiens c’est vrai pourquoi ?

Le Corse, le provençal et le pied noir (texte humoristique adressé à un auteur Français).

Ce qui caractérise le provençal, et d’avantage encore le Corse, c’est l’immuabilité, autre nom de la bêtise. Chez un provençal ou un Corse, il n’y a jamais d’évolution, mais une situation initiale qui doit rester immuable. Le changement, mais aussi le progrès est pris comme une agression, le patrimoine qu’il est indigne d’avoir en sa possession, doit rester le même (toute sorte de patrimoine). Ce refus du changement, mais à terme aussi des accidents de la vie, comme les pathologies et les maladies, fait d’eux un peuple arriéré. Mais ringard aussi, car le changement ne passe pas non plus dans les mœurs.


L’étrangeté, qui qualifie ce qui ne peut être saisi, est chez eux la chose formellement inaccessible. Mais leur honneur bafoué par tout ce qui change, et peut être immuable dans sa nuance seulement, palie ce déshonneur en eux par la mafia, la vulgarité ou le machisme. C’est toujours une réaction inférieure en eux qui a lieu, un déshonneur face au changement, face à l’évolution. Leur petite taille témoigne peut-être de ce complexe, ou bien leur gabarit trapu. Leur patrimoine, familial ou financier, peut être également intellectuel, où il s’agit de laisser en l’état des connaissances qu’ils ont acquises et dont l’essence est partie du coffret vide qu’ils protègent inlassablement.

Ce qu’il adviendra.

Il n’y a qu’un seul Dieu sur Terre, c’est Florian Tomasini, le fils du créateur du cosmos et incarnation de Dieu sur Terre. Hormis Florian, Dieu sur terre, il n’y a aucun autre homme qui soit l’incarnation de Dieu sur Terre.

Florian mourra puis rescucitera trois jours après, selon les vœux du créateur du cosmos. Alors le monde connaîtra une tragédie comme il n’en a jamais connue. La nuit restera perpétuelle pendant neuf années. Puis Florian fera apparaître le jour avant de disparaître à nouveau.

A partir de ce moment, tous ceux qui seront sur Terre auront la vie éternelle, ne connaîtront plus la souffrance ou l’ennui. Car Florian le Seigneur aura laissé sa présence sur Terre, et chaque chose que sa main a touché sera éternelle.

La démocratie.

La démocratie est la liberté de choix, la démocratie est le droit de mener sa vie comme il semble le mieux possible de la mener. Cela semble disparaitre malgré tous les recours que l’on tente de lui superposer. Je ne vois aucune démocratie nulle part, mais que des emprises, des formes de dominations diverses et des croyances anciennes. On est plus que jamais plié aux mêmes règles qu’avant, au même intérêt, au manque de respect et aux mêmes groupes sociaux.

Le démocratie pourrait parfaitement disparaitre si on supprimait leurs derniers droits aux gens. Il ne resterait strictement rien des rêves premiers, à part certaines parodies. D’ailleurs tout cela n’a jamais existé, seul l’individualisme de certains a pu leur permettre d’accomplir de très belles choses. Mais on ne va pas vraiment dans le sens de la démocratie dont certains se réclament.

La démocratie restera un rêve et les droits individuels seulement permettront de vivre libre un minimum.

La rivière.

Une fraise chantait à tu tête des harpagons de misère, tandis que le ciel éclatant mirait des cristaux qui transpiraient une étoile, et l’amour que portait le vent dans un éperon de transactions, illuminait de tentures des oreilles, des passoires et des loutres. La fraise disait à la rivière de tenir sur le bord et sur l’arpège de ses cils, où des îles étaient espacées, des alignements de soudures laissées pour mortes dans une gravité et une force qui tendait à changer l’espace en lieu, et le temps en une amertume délicieuse. Des tympans vivaient dans le filet des brulures, dans la verrerie des crêpes qui se posaient sur le fil d’étoile de ce même ciel, de ce balbutiement de truites et de mouches.

La fraise tendait ses muscles à l’orientation des écorces, qui restaient sur le seuil d’une visière de serpents, et trouaient des petites fleurs dans les cloisons de la rivière. Seule la fraise avait le pouvoir de dire aux gens, aux esclaves et au seigneurs, que son caractère était la soie et la pilosité des autres fleuves, qui se perdaient dans des hosties, des mirabelles et des romances. La fraise avait transmuté les ramures et les solstices en un creux manège, qui tremblait sur une falaise perdue et des doutes désertiques qui n’avaient jamais eu lieu.

Tandis que disparaissaient les contreforts et les manques aux carences opioïdes, des grenouilles semblaient stoïques, des armatures pliaient bagage dans des silhouettes de perruches. Des ramures cuisaient dans des hêtres peuplés de citrouilles, de bras d’épouvantails et de galères de faucons. Tout disparaissait sur l’épaule de la fraise, mais sa transparence était si merveilleusement habituée à ce que des oiseaux viennent mourir, que la rivière ne perdait pas la terre, ni le sol limoneux qui traversait sa bouche et son avarice.

Les alpages.

Une femme que je pensais être une cohorte de loups était en fait un ruissellement de vagues dans une ménagerie. Elle était un poulailler qui lançait des gerbes aux orties, une main pendante et un tertre qui oblitérait des rapaces. Elle avalait des figures géométriques dans un ciel qui vaporisait des enclumes. Tandis qu’elle lavait des peignes avec la grâce d’une moutonne, des éperveries épelaient des ondes sismiques aux mandarines qui creusaient de larges canaux dans des espaces reliés par du mazout. Des cordelettes grinçaient dans des verres ignifuges et des prairies odorantes. Des matériaux divers, tel que le cuivre, dominaient des alpages dans des cils qui s’évanouissaient. Des morues salées sautaient, bien que mortes, dans des paniers d’oeux que des branches avaient guéri des microbes et des oreillons. Huit décibels chantaient dans l’aurore d’une montagne, qui dévalait la course des piments, des acrobates et des jongleurs de corniches, dans le vent et le visage d’un pois, d’une sauterelle et d’un panier de lentilles.

Oh que c’est faux ! Que c’est artificiel ! Que c’est obsequieux !

Oh que c’est faux ! Que c’est artificiel ! Que c’est faux ! Son maniérisme obsequieux, à moi et mon frère, nous a toujours inspiré un plus vif mépris et une plus sombre ironie dans notre jeunesse, quand nous étions complices. Nous avions honte de notre père.

Mais qu’il est faux, qu’il est artificiel mon Dieu ! Qu’il n’est pas lumineux ! Quelle baudruche en vérité ! Qu’il n’est pas lumineux et vide… Et quelle abberation, que ce censeur si zélé il y déjà 40 ans déjà soit devenu l’idole des jeunes américaines et anglaises dépravées ! Que c’est pervers et stupide !

Une époque d’ignorance a choisi un guru à sa mesure, ignorant aussi, mais connaissant deux trois bricoles pour se mettre en valeur. Que c’est bête, que c’est petit et bizarre, quelle annerie. Oh mon dieu mais que son entourage serait surpris de savoir tout cela, il tomberait en syncope.

Les autres.

Le social est la cause du malheur. Vous n’avez aucun problème, absolument aucun. Le problème ce sont les autres. Tout va bien, vous êtes parfaits, vous n’avez absolument aucun problème, ce sont les autres qui vous causent un problème, et vous rendent débiles.

Vous êtes parfaits, excellents, superbes. L’altérité est de la merde, le social est de la merde, Levinas est de la merde. Vous puez de la gueule à cause des autres. Vous êtes parfaits, impeccables, superbes. Les autres sont de la merde, et vous rendent débiles.

Vous êtes parfaits. Je sais pas comment vous faites, mais votre vie est la mort assurée pour moi. Les séances de psychiatrie sont pour moi un enfer. Ne pensez jamais aux autres, ne pensez qu’à vous pour être bons.

Les autres, c’est de la merde.

L’idéal.

Je qui le corps de l’idéal. L’idéal violé, rapté et piétiné.