juin 6th, 2023 § 0 comments § permalink

Poitrine

Où sont les serres de ces canaris qui tremblent
Dans le fenouil et la fenaison des trembles
Il pleut sur la bouche de la ville
Des histoires qui se succèdent dans les chevilles
Et nageoires de ces poissons et mammifères

Ils ne sont pas attachés l’un à l’autre
Les nombres qui se succèdent dans la station
Et dans la partance vers des horizons proches
Inscrits dans le corps et les ongles
Et touchant à des nations salubres

Elles n’existent pas, mais dans le marbre de ton sein
Et dans la grande aiguille solaire du monde
Les cadrans tournent autour des secondes
Et le porche de ces villes n’a plus l’encombre
D’une réalité excessive

juin 1st, 2023 § 0 comments § permalink

Proverbes.

Tu vends les œufs avant d’avoir acheté la poule

Tu déterres le chat devant les chiens qui rôdent

Tu mords le poisson avant de l’avoir pêché

Tu glisses au sol avant les premières gelées

Tu trempes ta madeleine avant que le feu ait bouilli

Tu retires le noyau avant l’arrivée du printemps

Tu grondes après que la pluie ait cessé de battre

Tu laves le carrelage avant que la marmite soit pleine

Tu couves le feu avant que les jours rallongent

Tu mens au bijoutier avant que les pierres durcissent

Tu prends la voie rapide avant que les sentiers soient frayés

Tu pièges l’animal avant qu’il ait mis bas

Tu fends la banquise avant que la saison soit passée

Tu cherches le pain avant que les blés murissent

Tu ranges le linge avant que l’été sèche ses pleurs

Tu charges l’âne avant d’avoir tourné en bourrique

mai 29th, 2023 § 0 comments § permalink

Atelier.

Cette photo où tu figures
Dans l’atelier sans encombres
Mais d’une clarté unique
Dévisage l’indicible
Pour être seulement
Une et princière

Dans ce membre et cette vie
Cette désolation
Tellement ordonnée et vivante
Les murs
Les traverses d’acier
La seule entité présente

mai 29th, 2023 § 0 comments § permalink

Poème inefficient

Ca ne s’est pas amenuisé pendant que le suc lent du chanvre
J’avais conquis le terrain neutre
Où cogite la lente
Tu es sur le levain de ce fer
Et les dents de scie sont en règle

C’est un chemin mousseux
Que transpire la grêle qui ne se peut
Sur le trajet de ces si fines ruelles
Elles sont si enfouies que bouge
Le lent décapsuleur des rêves

Il y a des canards à contempler
Ils jouent stupidement sur l’eau
Et leurs pattes palmées sont invisibles
Tandis que des bruits électriques
Sont des modes qui sont mortes

mai 28th, 2023 § 0 comments § permalink

Détachement

Dans le creuset où les félons ne sont plus
Que des tranches perdues de charcuterie
Seulement
L’existence détachée des cornées
L’existence
Dans les ruelles sereines
Et les sérieuses entrailles

Je voulais qu’il n’y ait pas de mort
Ni vocale ni silencieuse
J’écrivais ce qui meurt
Dans la marée et dans la venue
De coquillages

Flétrissures étaient le domaine
Egaré des berges et des ersatz d’azur
Trempés dans le vin qui ne suffit plus
Mais sa disparition
Dans les tranches successives
D’images sans matière

mai 26th, 2023 § 0 comments § permalink

Sans titre.

Sur la touche d’une feuille et la nervure d’un arbre
Rien ne contient le long trajet
Féodal des signes

Mauvais sont les prés mais le lait du tout imaginaire
Décolle sur les pelles et les détritus
Bouge la manivelle.

La mer morte des idées.

mai 26th, 2023 § 0 comments § permalink

Nébuleuse.

Ta roche est nébuleuse, tu es la fougère
Que l’on fouette avec l’esprit des lieux, l’esprit est pluvieux
Dans cette forêt urbaine qui n’est plus
Nous sommes sur le chemin qui dessine la terre

Et seulement encore cette unique pierre où tu transpires
De ne plus être de de conquérir le ciel
Tu me traverses comme les courbes d’une ligne
D’un chemin de fer évasif

La lente dépréciation de l’être ne s’est pas confinée
Dans la tanière et le cri de l’oiseau égosillé
Le nid seulement du paraître s’est avéré
Dans la tourbe de ton corps réel

mai 22nd, 2023 § 0 comments § permalink

La Rapace (Spilliaert)

C’est toi celui qui as bouffé ma chimère
Dans l’angle de ce visage bouffi et teigneux
Dissimulant quelques âpres mélancolies
Toi qui as aspiré mes clairières et mes vies

Mais ce ponton circulaire m’est connu
Tu me l’a pris pour faire un domaine où les vagues
Ne se jettent pus sur les barrières de corail
Mais sur la morte ossature de tes idées noires

J’ai pourtant encore ce poids qui est tien
Comme les œuvres monstrueuses. Je suis heureux
De ne deviser qu’avec les nuages et la belle lumière
Sans me perdre parmi vos affreuses ornières

mai 21st, 2023 § 0 comments § permalink

Vie secondaire

J’ai des émotions d’un extrême bonheur et d’une limpidité absolument parfaite, des heures durant en fin d’après-midi, des émotions que je serais très curieux de vous voir posséder. Je ne pense jamais avoir éprouvé la surprise de voir une personne avoir de telles émotions fussent-elles les moins apparentes qui soit. Le rêve est d’une telle profondeur et les émotions d’un tel sursaut et d’une telle douceur, la vie secondaire d’une telle réalité que ce monde hybride que je possède pendant des heures, allongé et sous Cbd a une existence totale. La musique me permet l’étanchéité au monde environnant. Je pense qu’on peut dire qu’une telle chose n’existe pas ailleurs. Il n’y a qu’une infime gravité et surtout aucun effort pour que ce monde, ce supra monde survienne, s’étale et dure, aucun enfouissement et aucune recherche épuisante, il est une pure existence.
Les techniques de méditations qu’on m’a apprises et le travail sur mes chakras ont peut-être favorisé cela. Il y a plusieurs types de rêveries et je pratique de moins en moins celle à caractère triste et apollinienne car je n’en ai pas réellement le besoin. Elle est là pour composer une tristesse mais je dois reconnaitre qu’elle est très fructifiante dans les scénarios. Celle solaire dira t’on ne puise que des infimes couches et pellicules de réminiscences sensées. Je dis bien sensées car ce ne sont en rien des pratiques de calme, qui elles sont dénuées du sens que ce calme pourrait avoir. Pour moi c’est un monde d’une pure vie et d’une pure régénérescence car le sens y est appliqué jusqu’aux plus lointains confins, et cette vie secondaire est unique et le seul bonheur extrait de toute une vie d’un homme normal, se confond avec l’ordre du monde sans la moindre erreur d’interprétation ou la moindre illusion notable. Elle est un cours d’alluvions imperméables et impalpables. Son existence est une prairie, et rien ne peut confonde sa réalité.
Pour ce qui est de la réminiscence ou de l’évanescence, elles ne sont pas seulement des techniques mais elles sont le sens indiqué par le corps pour devenir ce qu’il est destiné à vivre. Le retour qu’elles inculquent à ce corps est son avenir et sa présence, son avenir présent qui se situe seulement dans les traverses d’une vie qui apparait tout en n’étant plus. C’est le sens que toute pellicule qui couvre le monde peut dévoiler quand sa ténuité touche à de qu’il y a de plus profond, de plus existentiel et de plus muet. Car il n’y a plus de paroles, pas de pensées, et c’est cette cessation seulement qui permet au sens d’apparaitre et à cet œil aguerri de voir ce qui a été vu sous le prisme de ce bonheur, cette croissance.
Le repos est parfois plus intense que d’autres activités.

mai 20th, 2023 § 0 comments § permalink

Si.

Si les tendons du ciel et si la seule croute terrestre
Avaient bâti des cerveaux dans les minutes gracieuses
Plutôt que des ouvrages d’abeilles tueuses
Dans les ruches qui plaisent aux femmes

Si l’intelligence avait pu croitre dans des fissures et des meurtrières
Pour obtenir des palais et des pierres réelles

Si l’aventure qui ne peut s’éteindre même au bord de la terre
Avait toujours bougé dans le sens du rêve
Et la contrainte seulement abouti à des
Rêves rendus réels

Si les morpions de toujours n’avaient pas éclos dans le sillon de la terre
Et dans le désir des femmes, si l’intelligence
N’avait pas fait germé d’esprits qui se gonflent
De ne plus être que des systèmes

Si l’opéra de ce monde n’avait aucune preuve et aucun miroir

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