by Florian

Le dentelier du désert

Laissez-moi maugréer plus longtemps encore
Le vent tourne sur la charte que j’ai fixée
Sur le sens à abattre, sur les panneaux que j’ai montés
J’ai réussi à faire une citadelle de ces vents rageurs
Et maugréer aura été mon salut dans un monde d’ignares
Où iguanes seuls se délectent du vent du large
Car j’ai permis alors au véritable aileron du soir
Et la sérénité d’entrer dans les vasques et les paradis
J’ai bâti une marre que j’ai asséchée avec mon écuelle
Et les fruits transis sont descendus si bas
Que la plus belle des confitures m’émerveille

Le lieu de ces sens comme des alluvions
Et de ces putrescences comme les seules beautés
Comme les seuls donjons et le monde hybride
Des êtres et du soi qui se multiplie en d’autres êtres
En des lézards géants soulagés de ne plus avoir
A s’obstiner sur les failles des roches
Le temps en suspens et l’abeille féroce
Rongent les roches et disparaissent