Conseil de Florian.

Si vous voulez être forts et avancer dans la vie en relative sécurité, vous ne devez pas accorder trop d’importance aux illusions. Les illusions sont comme les barres en métal de certaines structures de jeu dans les aires de jeu pour enfants. Si vous les lâchez vous risquez de tomber au sol. Dans les aires de jeu pour enfants il y a des protections, mais dans les circuits de sport pour adultes par exemple, il n’y en a pas, donc faites attention.

On est bien d’accord ?

J’ai réussi à faire un mélange entre l accent de Paris et celui du sud oui, seul moi pouvais le faire, et cela s’accorde avec une certaine identité, une réalité biographique. Je peux faire celui du centre aussi, je me demande d’ailleurs s’il n’est pas plus naturel chez moi.

J’aime les gens qui sont de mon bord, ou bien qui sont neutres, je les reconnais à certains indices, comme un couple que j’ai vu hier à l’épicerie. C’est une bien belle vie que je mène, libre de faire ce que je veux, et avec des soutiens partout dans le monde. Oh que mon existence est enviable et sereine, belle et tranquille. Je n’ai presque rien à faire et je récolte de merveilleux fruits, on bâtit de belles sculptures à mon honneur. De si belles et si bienveillantes personnes touchent le bout de mes réseaux nerveux, elles sont un véritable soleil pour moi, diffusant la justice et l’amour dans ma vie, insufflant le souffle qui me manque. Et ces sculptures qu’elles ont érigées sont le sens le plus précieux qui m’accompagne, dans ma vie et dans mes rêves, comme si elles avaient réalisé pour moi ce que j’avais été trop faible à bâtir. Oh je vous suis tellement reconnaissant.

Moi aussi j’exploite ma situation.

Certains poèmes que j’ai écrit de pure immanence (même si l’écriture est transcendante) face à des décors blessés ou misérables devraient s’appeler : Les derniers seront les premiers.

Le peuple et l’élite.

La roture et l’élite ont subi une tentative d’inversion, flattant le désir des beotiens à ce sujet de prendre le pouvoir et venger leur jalousie, par exemple envers les médias et les politiques, qui sont l’élite.

S’il n’y avait pas de peuple, tous les politiques et les médias, qui sont l’élite, vivraient dans un monde harmonieux et paisible. Mais ils doivent s’occuper des petits.

Par peuple je n’entends pas nécessairement les pauvres, mais aussi bien ceux qui gagnent autant d’argent, voire plus, que les médias et les politiques. Je n’entends pas non plus les personnes bienveillantes, comme les médias et les politiques, mais les pauvres ères. Pour ce qui concerne les erreurs qu’ont commis certains médias, j’aurais tôt fait de les soumettre, et de les ramener dans le droit chemin.*

  • Ces trois notes, en vue d’un texte élaboré, sont typiques du comportement subversif de Florian Tomasini dont Jean Starobinski disait qu’il avait quelque chose de sacré, remontant aux origines du christianisme. Ce comportement tient autant du renversement que d’un rétablissement. Sa charge houleuse sème la confusion et la colère, mais sa vérité profonde relève d’une sorte de paix intérieure face à l’adversité. On renoue ainsi avec une tradition ancienne qui, selon Jean Starobinski, était celle des formations religieuses.

Je dois plaire à une telle diversité de gens quand je suis chez moi que lorsque j’y pense j’éprouve un léger blocage. Mais ce n’est pas nouveau en moi. Je l’ai toujours connu, il était plus distordu et vaste encore avant. On dit que l’écart – car c’est d’un écart qu’il s’agit – est le propre de l’adolescence, et que la pensée adulte vient l’étoffer de d’avantages de liens et de pensées.

L’inconnu lisait un journal dans le square, face à la Sorbonne. Son journal était à l’envers mais il semblait lire attentivement. Il semblait réfléchir à ce qu’il lisait, étudier l’article, le tourner dans tous les sens. J’appris plus tard que c’était un ancien professeur qui disait avoir fait une singulière découverte, et qui la veille de sa conférence avait fait une attaque cardio-vasculaire, et gardé le secret pour lui.*

  • C’est une idée que j’avais eu à Paris en observant un sdf lire un journal qui était à l’envers.

Il y a juste quelques réactions en chaîne quand certains primitifs s’en prennent à moi (la crème des crèmes, fragile et isolée) dehors, et ce depuis deux décennies et parce qu’ils ont violé la loi. Maintenant que je suis au courant je vais mieux, je ne suis plus perdu dans la persécution des persécutions où j’ai été mis sans savoir ni pourquoi ni comment.

Certains parlent d’une dimension spirituelle que nous avons, et ces gens que l’on nomme touristes, viennent nous prendre en photo. Certains disent ne chassez plus, et vous serez uniquement spirituels. Oh oh oh disent ils, dansez seulement les soirs de pleine lune.

La dolce vita.

Je suis un guerrier Massais, et ma vie consiste en deux activités fondamentales, construire des palissades pour protéger mon village des bêtes sauvages, et sortir les chasser le reste du temps. Je dois être fort pour cela, bien que ces deux seules activités peuvent vous paraître minimales à vous occidentaux. Mais détrompez vous, c’est un travail à plein temps, et si je faiblis les bêtes entrent et je ne peux plus chasser. Les femmes restent au village avec les enfants. Elles y font cuire du riz et parfois des crapauds buffles que nous ramenons. C’est la belle vie, mais nous ne devons pas faiblir.

Le satanisme est-il la vieillesse, l’idée, les croyances erronées et son contraire la jeunesse et l’ouverture ? La mort serait-elle attractive pour son contraire ? Je n’ai jamais cru aux théories des vieillards, notamment de la French Theory, selon lesquelles la mort ferait partie de la vie. Elle est quelque chose d’autre, et si elle existe après la vie, elle n’entre plus du tout en compte dans ces théories oiseuses. La vie est une vaste nature dans laquelle la mort peut apparaître, comme le corps d’un animal défunt, et qui signifie un danger et une répulsion immédiatement. Qu’est-ce donc qu’une civilisation mortifere ? Celle où l’ordre a remplacé la vie ? Mais cet ordre est la mort. Elle n’est ni la mort ni la vie, mais un ersatz, un symbole, un à côté, une manœuvre, un langage… Elle représente des forces, bien souvent perdues, quelle tente de réanimer. Elle a perdu cette immanence de l’homme ou d’un animal supérieur, et elle cultive un humain à dépasser par le symbole. Son fanatisme est une chasse à courre, son apparence celle du désir. Elle est aussi détachée du vivant qu’une œuvre symboliste, mais elle emploie des régiments de corps où chacun a sa place respective, chacun son ordre attribué selon des lois fantaisistes.*

  • Diable ai-je fait d’une pierre deux coups ?