J’ai rencontré un transsexuel. Il m’a dit des fois t’es bien et des fois t’es moins bien, et je veux que tu sois tout le temps bien. Je lui ai dit d’accord je ferai tout ce que tu me demandes, et je n’ai pas regrette. Son appartement était un peu sale, mais pas la salle où il se représentait. Il m’apprit à me sentir plus libre et me dit que le corps était une mine d’or. Il répétait souvent cela en tournoyant dans la rue et m’invitait à le suivre. Il me fit oublier le côté nocturne et médisant des gens, les sourcils froncés des gens qui ne veulent pas oublier leurs blessures et leurs illusions. Les gens se font tous des films me dit il, ils sont déconnectés de la réalité. Moi je m’en fous, les spectacles m’ennuient un peu quelques fois mais je dois le faire. En échange je lui ai appris quelques visions plus abruptes et dérangeantes sur la société. Je l’épousai quelques mois après notre rencontre.
Les geishas manquent aussi un peu d’esprit de contemplation et de fusion avec le décor. Pour être totalement glamour, il faut cet esprit rimbaldien en soi qui sache danser avec les pensées et les variations. Il faut moins s’afficher, et plus être. Ne pas avoir peur de fusionner avec le décor à toute épreuve. Et pour cela, il faut accepter le côté nocturne de l’existence qui manque aux principes des geishas et des transsexuels (bien qu’en vérité c’est cela qui les rend un peu trop nocturne).
Beaucoup de transsexuels sont un peu fermés quelque part. Ils ne possèdent que la moitié de la liberté et du glamour de Florian mais je pense que ça peut s’arranger. L’esprit festif ne doit pas se restreindre à quelques unes de ses caractéristiques seulement, et parfois copier ce qui lui manque. Pour être unanimement fédérateur et glamour comme moi, il faut un peu moins d’esprit de sérieux et un peu plus de liberté d’esprit.
Je suis parfois très proche des transsexuels, plus qu’eux même en vérité, car j’ai l’esprit androgyne du feu de dieu à nul autre pareil. Je suis la véritable liberté qu’ils aimeraient atteindre, la fantaisie, la tolérance, le glamour qu’ils peinent à obtenir. En moi tout est libre, degenre, mais pas à la manière des vieux poètes. Ce qu’il y a vraiment d’excellent en moi, c’est cette plasticité à toute épreuve, ce génie et cette enfance. Peut-être qu’un jour l’humanité arrivera à me suivre.
Si la justice n’arrête pas tout, c’est terminé. Il n’y a pas d’autre solution car il y a des films, des spectacles, des albums et des livres qui sortent en permanence, que les artistes défendent (ce qui est compréhensible parce qu’il s’agit de leur travail) et dont il faut faire la promotion. Sans parler du public qui se fait son avis personnel. C’est donc sans fin.