L’homme est resté inchangé depuis le moyen-âge, et il n’y a aucune raison qu’il change*. Les serfs et les souverains cohabitaient de la même manière que les hommes contemporains, mais dans une cohésion différente. L’individu restera un homme de service dans tous les contextes, ainsi que son aspiration la plus profonde, qui est la civilisation du service. Si la violence physique est abolie, elle évoluera d’une autre manière. Il arrive que des entités supérieures voient le jour, sans que l’on sache pourquoi, celles là sont très convoitées. Une époque perverse aura l’idée de les réduire à la servitude, mais ce fantasme est de toujours, c’est ce dont témoigne le premier ouvrage du marquis de Sade, qui est peut-être plus ambigu qu’il n’y paraît dans sa morale.**

  • Espérons du moins, sinon c’est qu’il aura muté.
  • L’idée de faire du Marquis de Sade un critique caché ou partiel du jacobinisme semble tout à fait saugrenue à certains, ce que je veux bien admettre.

Le fils de Clara a subi un choc hier soir, suite à la chute d’un objet (un tourne disque) sur le sommet de son crâne. Il a été admis aux urgences rapidement mais selon le docteur Sound ses capacités auditives risquent d’être altérées et de se dégrader ces prochaines années, car son oreille interne a été affectée par le choc. Mais chose surprenante, il a dit sa première phrase en rentrant à la maison ! « Veux être docteur plus tard », aurait-il dit après avoir trébuché sur un micro qui traînait dans le salon.

Tout va bien a dit le marchandier, le moulin tourne, ses ailes rejoignent le ciel. Voyez la sciure et la farine bâtissent des petits mets pour les touristes. Notre moulin est onirique, oh oui, si vous saviez ce qu’il vous réserve, il est dans une seconde nature. Vous savez on n’est répertorié sur aucune carte, on ne nous a jamais vus. Le village près de chez nous est peuplé de marionnettes. Ce sont de petits pixels qui avancent et font les mêmes actes tout le jour. Mais mon moulin si vous saviez, il bâtit des ères nouvelles, oh il tourne lentement, et parfois plus vite.

La substance (Lettre imaginaire du Messie Florian au ministre de l’agriculture)

On tente de maintenir du désir dans un monde décharné de sa substance immanente. Soit une robotisation du réel, une mécanisation des corps, un désir qui affiche seulement son nom. Comme les jeunes en ont encore, cela peut sembler tel que leur immanence leur laisse présager. Mais le désir est atténué, et le réel dans son ensemble. Cela corrobore un système social et politique de contrôle qui délite lentement la liberté.

S’il n’y a pas d’autres choix, grand bien leur fasse, mais la substance dont les propriétés étaient d’une vaste envergure se réduit à celle de la matière. La belle substance s’évapore et la jeunesse qui en contient originellement bien d’avantage, ne perçoit qu’on l’a fourvoie ou bien qu’on musele le potentiel de la substance en elle. On voudrait même en faire diverses tribus, lors même que la substance est un ensemble sans frontières. On voudrait bâtir jusqu’à des clôtures dans la palette des sentiments.

L’énergie de la jeunesse se concentre jusqu’à un point fixe où la substance diluée se perd lentement dans des territoires vierges de moins en moins accessibles. Le monde se réduit, et le Messie Florian tente d’opérer dans ces lieux mis de côté que bien des gens savent distinguer, et bien une jeunesse sait confondre de son énergie initiale.

Certaines personnes ne sont pas peureuses mais poreuses : elles ressentent toute l’angoisse des autres.

D’autres personnes sont très sensibles aussi et pourtant sont indifférentes à cette angoisse des autres.

Mais l’angoisse n’a jamais tué personne.

Je savais depuis 2014 que j’étais un peu connu de la poésie contemporaine et que des personnes d’adressaient à moi (ce que j’expliquais par mes photos et mes poèmes qu’on pouvait lire en ligne). Une seule d’entre elle était relativement célèbre à l’époque et publiait également des romans (en plus que de la poésie). Cela est resté stable jusqu’en 2019 environ (j’ai remarqué qu’un livre de poésie publié chez Gallimard m’était adressé peu avant de partir d’Île de France). Lors du premier confinement j’ai commandé beaucoup de livres de poésie contemporaine, constatant qu’ils m’étaient à chaque fois adressés. Cela est resté stable jusqu’en 2022. En mars 2022 j’ai acheté un livre d’une autrice chez P.O.L. constatant qu’il pourrait bien s’adresser à moi. A l’automne 2022 j’ai acheté (dans des conditions étranges par ailleurs) un livre d’une autre autrice dans une grande maison d’édition, constatant encore qu’il s’adressait fort probablement à moi. Puis je constatai encore que beaucoup de livres d’autrices relativement célèbres s’adressaient à moi (ou bien dont j’étais l’un des sujets principaux autour duquel tournait le récit plus ou moins fictif si vous préférez). J’avais quelques très légers à priori sur des chanteuses amatrices que j’avais sur Instagram ainsi qu’une chanteuse plus célèbre (la seule), avec qui j’étais ami sur Facebook. Je remarquai ensuite qu’on me sponsorisait des vidéos sur Facebook et décidai d’aller voir. J’ai écouté la chanson Trop vite d’Izia Higelin, toujours à l’automne et me suis un peu reconnu en elle, ce qui, me dis-je, est le but de la chanson ou de tout autre art de parler à d’autres personnes. Mais j’avais de légers à priori. J’ai écouté Le garçon bleu de Mademoiselle K (le mot bleu m’avait attiré) et restais un peu dubitatif. Puis j’écoutai l’album entier de Mademoiselle K et compris que cela parlait clairement de moi. Je suis retourné voir Izia et j’ai compris aussi, puis le Prince Miiaou. Avec ces trois chanteuses je me suis dit : tiens des chanteuses françaises (on va dire à tendance punk) s’adressent à toi aussi (sachez que tout a progressé lentement dans la révélation de ma célébrité sans que je ne tombe des nues comme vous pourriez le penser). Je me suis dit alors, va voir celle dont on pouvait dire qu’elle était la numéro 1 du moment et dont je connaissais quelques chansons : Juliette Armanet. Je compris que cela fonctionnait aussi avec elle. Ensuite ce sont clairement les algorithmes sur Youtube qui ont fait le travail. Je découvris Clara L. dont je n’avais jamais entendu parler en écoutant en entier le deuxième album, Flora F., Marie-Flore. Je décidai ensuite de m’orienter vers ce qu’on appelle la variété et cela fonctionnait aussi. Je me suis dit ensuite : si t’es si connu en France, tu devrais peut-être l’être aussi à l’étranger ! Je traversai la Manche et regardai les chanteuses Anglaises que pardonnez moi mesdames, je connaissais beaucoup plus que les Françaises et là que ne fut pas ma surprise. Puis je traversai l’Atlantique au point où ce fut presque une banalité pour moi, de réaliser par exemple que Lady Gaga s’adressait à moi. Je remarquai cela ensuite avec des groupes de rock à majorité masculine. Puis je constatai que cela remontait toujours plus loin dans le temps au point d’atteindre des classiques du rock. Après avoir vu par hasard le court métrage Partir un jour, je constatai, plus tardivement, que le cinéma s’intéressait à moi aussi. Je fis ensuite de très singulières découvertes après avoir été une star plutôt euphorique, bien que déjà quarantenaire, pendant 8 mois. Je me demandai aussi par ailleurs comment il était possible que le grand public ne soit pas au courant, à part peut-être quelques initiés et bien sur les médias ou des personnalités hauts placées et comment diable on pouvait garder un tel secret (j’ai presque eu l’espoir, quand ça a commencé à mal tourner, qu’il fût levé très bientôt). Je compris, peu à peu ensuite ce qu’il en était.

La couverture universelle est un leurre.

La couverture universelle n’a pas de fondements. Tout d’abord les minimas sociaux existent et sont élevés dans ce pays social qu’est la France, afin d’aider les plus démunis. Or cette couverture risque clairement de diminuer les ressources de ceux qui en ont le plus besoin et d’en apporter à ceux qui n’en ont pas du tout besoin, créant par là des injustices financières. Je ne fais pas l’apologie des minimas sociaux. J’en bénéficie en raison de troubles psychiques et il me semble que je mérite un peu d’argent pour ce que je fais pour la France et le monde (me trompe-je ?). Je comprends bien qu’on puisse s’indigner de ceux qui les fraudent, d’autant plus que c’est en partie à cause d’eux que je n ai jamais pu trouver de logement de mon choix (à cause de l’assurance loyers impayés), et que j’ai notamment dû quitter l’île de France (mon appartement à Charenton qui a été choisi pour moi m’était devenu invivable à cause du dérangement sonore). J’avoue cependant ne pas avoir déclaré un changement d’adresse une fois et avoir touché quelque argent en plus, mais ce n’est rien en comparaison de ceux qui montent des fraudes de toute pièce, et qui sont plus riches que moi sans forcément grandement aider la France.

L’élégance est une durée en soi, un serpent de bonheur, une dune. Elle est la vérité. Mais elle n’est pas nécessairement féminine. Une époque niaise conchie l’élégance. Une civilisation d’accès au plaisir facile, une civilisation du tout est permis, soit une civilisation beotienne, une civilisation de gosses fera peu à peu disparaître l’enfance du monde. Car l’élégance est une enfance en soi. Vous avez choisi – décidément- d’inverser un nombre incalculable de vérités. Je pense de plus en plus que Nietzsche voulait rétablir les valeurs d’une certaine noblesse.

À moins que… Espérons !

Vous vous en êtes pris au bonheur, tout simplement. Par pulsion suicidaire, vous avez voulu l’achever, le tuer. Quelle idée ! Par pur égoïsme. En donnant le pouvoir et la possibilité de détruire à n’importe qui, vous avez venge le pire cauchemar de l’humanité : l’élégance. Advienne que pourra !