Mojave ghost.

POEME POUR CHARLOTTE

Tu es comme le gravier charlotte
Un gravier doucereux et plein
L’amour comme une chose impossible
Met dans les voix des acrostiches

L’amour comme une plaine doucereuse
Comme une impossible qui s’émaille
Dans les tranches et la cornée subtile
Des yeux d’un cœur en extase

Il m’est impossible de me couvrir
Avec ta voix sonore et vorace
Elle est douce comme des béquilles
Et déglutit mes pleurs terribles

MOJAVE

Tu balances dans le désert
L’ombre tue ce qui mange mais
Maintenant
Décoction seulement
Et phases de bras
Dans un linceul noir
Et robe qui de bras
Est la cervelle

Le noir est vêtu de cheveux
Dont la structure
Est voilée
Par l’apparat
D’un diable

Tu es béate comme le long du
Chas
Où passe le rêve

De te voir jamais
Ailleurs
Que sur le sable
Et les grèves
D’océan tari

Hallali
Sur l’échine
Et le vent qui passe
Dans la culture
De l’émoi
Ce qui est plus
Plus encore
Qu’une accolade
Emotive

Le tracas de n’être plus
Que l’aurore
Dans la voix
Qui danse
Sur le jour

En apparence
Se vêt
L’unique logique
De l’apparence

En balance
Se traverse
Spectral
L’image du moi
Le dicible
Et son amoureuse
L’indicible

La nuée gravite
Sur l’épouvantail
Dans l’appétit
Des semblances acquises

Le poing des douleurs
Dure, imprécis

Le foin
Des animaux partis
Est la preuve
Fossilisée
D’amours terribles

En allée
Dans l’allée
Qui est dure
Comme le sable
Des verres

2 poèmes d’inspiration plus intellectuelle que sensible

ELLE-MÊME

Pleinement elle-même, réjouie, contentée
Elle s’amuse de la plante des pieds
Qu’elle tient et qui dodeline
Dans le suc raréfié des veines

Elle vient comme un chien s’accomplit
Dans l’estomac de la reine
Et digère des panoplies
Qui lentement s’égrènent

Elle meurt d’être aimable
Dans l’indécence la plus souveraine
Et pouffe d’être sale
Dans les grands paradis des escales

VILLE

On ne peut pas dans la ville
Prendre avec des mains l’essence
Des parterres oublieux

On ne peut pas lever le chemin
Avec d’autres tiges de fer
Que le monde qui advient

On se surprend à toucher des cimes
Cramoisies et bétonnées
Dans l’étonnement du jour serein

Collage : Edward Barrow

LE MAL

La pellicule était tellement fine
Des gens sont envoyés, des gens disputent aux nervures fines
Ce qui n’est plus, ils veulent que plus rien ne soit
Et plus rien n’est. Il reste l’agissement spectral
Le tout amour et la toute détresse qui étaient
Il n’y avait pas de mots. Le comportement a détruit
La gangue des mots. Il reste le mal
Il reste la douleur. Il n’y a plus de musique tu entends
On a tué cette métaphore qui trainait
Avec sa cape dans ce désert
Dans cette périphérie

Série « Tellurique », par Faustine Ferhmin

https://www.instagram.com/faustineferhmin/

Dessin : Lucie Kerouedan.

LE COEUR OUVERT

Je suis au fulminement, cela transpire
Et découpe les petites tranches du bois mélodieux
Dans une prairie sylvestre et mentale
Elle attache des rares esquives

La beauté poétise, voir est indicible
Le regard est une ligne ouverte
Et mes yeux sont le panorama
Des éclaircies plates

Des velléités sommaires, j’ouvre le grand
Sens du large et j’ai voulu dire
Que jamais rien ne s’arrête
J’ai voulu garder l’empreinte céleste

ASPHALTE

Nous levons le pied sur l’asphalte qui brule
Il peut être dur et vertigineux
Quand les cadenas se ferment

Mais si l’aréole de la route sublime
Les tours et les vaisseaux des bras
De cette tour suprême des arbres

Nous recadrons les limailles de fer
Nous rongeons les armatures de bois
Et nous stationnons dans l’orfèvre

VALLEE

Si nous puisons à l’affiche la belle
Et la devanture espiègle de faux bois
Cela se referme dans une faible lumière

On touche le creux d’une vallée urbaine
Où montent et descendent des souterraines
Et l’hospice d’une église sereine

Les avenues sont les mêmes mais
Nouvelles sont assises les demeures
Où figurent des rois et des reines