Journal de la biographie permanente.

J’aime vous faire peur et vous isoler à mon tour, vous pousser dans vos retranchements, vous obséder, vous ostraciser (et sans jamais violer la loi), vous mettre en chien, car le mal que vous faîtes est sordide, et pour vous aussi, lorsque je suis soleil des soleil, innocence et pureté. J’ai gagné.

Dès que quelqu’un a dépendu d’une quelconque institution pour m’apprendre quoi que ce soit, je l’ai pulvérisé sur le champ, fait tomber à la renverse et basculer dans l’abîme. Et ce sans jamais y penser, sans même le vouloir, sans orgueil de ma part. J’en étais presque désolé. Bien sûr j’ai appris de certaines personnes à la volée, parfois de personnes qui voulaient m’aider. J’ai même acquis un certain savoir qu’ils possédaient. Mais je suis incapable de correspondre à l’attente d’une institution ou d’un groupe si cela ne me convient pas. J’ai beau tout essayer, je n’arrive pas à comprendre pourquoi des gens veulent m inculquer un savoir ou un don que je possède déjà.

Je n’ai jamais eu la moindre chimère. Malgré tous les efforts que j’ai fait pour corresponde à certaines cultures jeunes, je n’y suis jamais arrivé. Je n’ai jamais adhéré à rien. Mais cette incrédulité qui est la mienne m’a conduit à de curieuses découvertes et même certains pouvoirs. Je ne crois en rien, mais il m’est tout arrivé. J’ai réussi, à force d incrédulité, à faire flamber une ville à l’autre bout du monde. C’est qu’on a choisi un enfant neutre pour lui transmettre des pouvoirs. Son incapacité à croire en quoi que ce soit, dès son plus jeune âge, lui a permis d’accéder à des savoirs ultimes.

Vouloir revivre d’hypothétiques périodes historiques est tout aussi illusoire que de se projeter dans l’avenir. C’est le même écran qui est en cause, la même fanfare, la même erreur. À chaque fois on utilise les sentiments des autres. C’est cela qui compte : leurs sentiments. Le prix des sentiments devrait être coté en bourse. Il est une des meilleures part de marché, une exploitation inépuisable et lucrative. Mais le marché est froid comme la mort.

Il y a trop de choses à raconter disait Siggi Jepsen. Je le comprends. C’est peut-être pour cela aussi que je ne pourrais jamais écrire de roman. Je suis l’anti roman par excellence, et mon œuvre est un anti roman. Ce concept pourra en inspirer certains, ou bien à enquêter sur leur vie mais comme cela m’a été rendu possible vous aurez du mal.