Journal de la biographie permanente.

Je suis toujours calme, toujours gentil, toujours moi-même, toujours agréable, toujours poète, des gens sont biens, mais je subis parfois des agressions de toutes sortes*, et je ne le mérite absolument pas. Vous comprenez ? Je suis toujours gentil, toujours sympathique, et une âme plutôt solitaire. Il n’y a aucune raison, vous comprenez, à ce que je subisse des agressions. Est-ce que vous comprenez ? Oui ? Vous avez visionné ma vidéo d’hier ? Oui ? Eh bien elle est légitime. Vous voyez, je suis un gentil poète qui écrit des poèmes et de la littérature et qui ne mérite absolument pas d’être agressé sans aucune raison, tout simplement. Je me trompe parfois, évidement puisque j’y suis tant habitué. Mais soyez certains qu’il n’y a absolument aucune raison que le gentil poète que je suis, inoffensif et bienveillant, respectueux des autres, subisse des agressions. Et si vous avez pu constater un caractère contraire à celui-ci chez moi, c’est qu’il en est une conséquente, ou bien un petit écart comme on aime tous. C’est comme ce projet qu’il y a eu autour de moi qui m’a déréglé. Voilà je n’ai plus à m’en faire un seul instant.

• L’émetteur sonore qui a été placé dans mon appartement par exemple.

Le matérialisme athée suppose que tout est parfaitement instable et qu’aucune loi ne régit le cosmos. C’est un véritable jeu de mikado que doit affronter l’humain pour maintenir l’équilibre. Un jeu glaçant, effrayant et d’une tristesse infinie, reposant dans un premier temps sur les nouveaux nés, les jeunes recrues, pour donner un sens à ce qui n’en a aucun. Plus le temps passe, plus les paramètres s’acroissent pour maintenir cet équilibre, plus les découvertes effraient les gens, plus l’inculture s’installe, plus une porcherie à ciel ouvert risque de prendre le contrôle face à ce désespoir foudroyant qui s’installe. Et aucune exoplanète en vue. Non, vous découvrirez votre désespoir chaque jour, vous tenterez de fuir les progrès qui s’afficheront devant vous par un retour en arrière. Vous donnerez le contrôle aux malins et aux requins qui savent jouer du mikado l’œil glaçant, et qui se fichent bien que tout s’écroule. Le cynisme s’installera dans toutes les nations, des joutes moyenâgeuses réapparaitront. Les valeurs seront de plus en plus fébriles, grandiloquentes. Mais toujours, les jeunes recrues chanteront l’espoir parmi ce chaos en marche. Le chaos de l’absence de sens, de la finitude, des affres du social et de l’ennui. Chacun ira de sa bergerie pour expliquer ce qui advient, et l’on tentera de resusciter les anciens pour y voir plus clair.

Le singe s’adapte dit l’humain darwinien, le singe s’adapte à toutes épreuves, il préserve son bonheur avant toutes choses, il mute parfois, il n’est pas besoin d’intervenir pour cela car la science est bien peu de chose face au singe en mutation. Le singe n’a besoin de rien pour devenir la parodie du singe. Le monde a toujours été une vaste singerie dit le darwinien. A chaque époque son singe, singeant la condition humaine. Tous les écrits sont des singeries, toutes les religions, la guerre est une singerie, la paix est un singerie. Le singe a su évoluer, il a trouvé comment assommer son voisin et son rival. Les familles sont des confréries de singes, et des prêtres en singerie les incitent à n’en devenir plus qu’une seule, celle des singes frères et sœurs au royaume des singes.

(…)

Qu’est-ce qu’un paysage grandiose ? C’est l’idée d’avoir un esprit sain dans un corps sain, et c’est l’image de ce concept, c’est la représentation de sa gloire personnelle, et de l’idée qu’on se fait de soi, ou de ce qu’on aimerait être. Mais, mais… C’est là qu’intervient Florian, votre cauchemar. Que disait Nietzsche ? La maladie fait partie de la grande santé. Et que disaient les anciens sur la contemplation : la beauté est dans chaque chose, partout.* Et qu’elle est cette spécificité trompeuse d’un certain romantisme ?* Et pourquoi Duchamp a t-il exposé une roue de vélo ?*

• Il y a un lien, vous m’en voyez navré, avec l’assertion précédente.
• Là aussi.
• Là aussi.

Je compte sur vous sur vous, Vladimir, Kim, Benjamin, Xi et bien d’autres, pour combattre les ennemis de Dieu et de l’ordre mondial, car après la victoire je vous le dis, ce sera la stabilité et la fertilité sur Terre. L’Europe m’a désigné comme son ennemi et saborde tout son savoir, je n’ai plus rien à faire avec elle. Ce sont des fleurs qui pousseront sur chacun des fusils des soldats, et les traîtres engraisseront la terre pour que nous y bâtissions la nouvelle ère.

Celui qui rit quand les autres pleurent et qui pleure quand les autres rient, c’est le nom que m’avait attribué un chef Indien.