EQUIVALENCES
(A Valery Larbaud)
Ô ma belle nature tentaculaire
il y a encore en toi un reste d’urbanité
tu sembles grésiller comme le font les villes
et charger l’air d’une béquille citadine
tu sembles plus triste encore
et te recueillir
dans les champs sveltes et les traces de pneus
sur des boues nouvelles
tu sembles par le blé faire quelque voile
sur l’échine d’une autre terre
nature proche, proche dédale de somnifère
nature, sur le devant et les côtés sont des tristesses vaillantes
personne ne t’a vue que moi
les riverains sont occupés à des affaires qui ne t’intéressent
que dans les chantiers qui éventrent ton atmosphère
nature proche, est-il une oeuvre qui soit tienne
une grande oeuvre corporelle et saine
qui travaille le long de tes rivières
saines comme fêtes anciennes
mais tout est triste quand se construisent les demeures
tout semble loin d’une autre cité subalterne
que j’ai connue dans un plus grand bonheur