Journal de la biographie permanente.

Je subis majoritairement la destruction active de ma personne. Par conséquent, seule la destruction active de la destruction de ma personne est souhaitable pour ce qui concerne le rétablissement de la vérité et du bien dans le monde. Détruire la destruction, tuer les tueurs, comme le disait Jean Pierre Rosnay, est le mal nécessaire qu’il faut accomplir. Tout le mal du monde, toutes les variétés du mal se sont agglomérés et sont descendus en ma personne. Toutes les tares, les défauts et les vices, tous les mensonges, les malhonnêtetés et les violences. Je juge par conséquent nécessaire de mener une guerre sainte contre tout ce mal qui menace l’ordre secret et sa tranquillité. Vous avez créé, bourgeois assassins, la radicalité haineuse, noire et blanche et sans nuance, tout le mal qui est revenu infester le monde de sa hideur et sa jalousie. Détruire cela est un acte de foi, de résistance et de vertu. Nous détruirons le mal, qui ne peut pas ne pas être détruit. Mais nous devons accélérer ce processus naturel face à cette engeance morale qui a pris le pouvoir.*

• Je parle ici de résistance au sens général, car c’est elle qui vaincra, quelles que soient ses méthodes et quand bien même elle serait uniquement pacifique.

La porte était si dense qu’une nuée d invertébrés descendit des nues. Le chantre des villages avait disparu dans les coulisses des arbres en furie. Ou bien encore : l’aube était fidèle à la clameur des dessins qui touchaient la terre. Dans la lune vivante s’étaient tus les amours flamands. Florian était toute la morale et le bien immaculé. Chacun de ses mots touchait la vérité et la seule marche à suivre. Le monde eut été sauvé si on l’avait écouté.

Une arquebuse dit un jour à un minotaure ailé que les charmes des palombes étaient des autruches en soie. Florian était le plus bel homme au monde en ces temps. Il divertissait les gens par ses métaphores, et comme une pythie des temps modernes, il delivrait de la soie et de l’amour au monde.

Mes impressions cliniques m’ont permis de na pas avoir d’illusion. La culture de la sensation en soi plutôt que celle de l’idée est un bon moyen de s’en prévenir. Le corps parle avant l’esprit. C’est l’une des idées de l’hédonisme, mais restée à l’état d’idée seulement, dans une culture trop monastique et fermée. La sensation intérieure ouvre d’avantage de portes qui permettent l’éclosion de soi. Loin de la perversion intellectuelle qui se censure en permanence, elle semble avoir des lois morales qui déplacent le curseur de la sensation et l amplifient. La pensée s’élargit à ce prix, s’éveille et atteint l’horizon de la sensation.

Dans le monde du faux semblant, les questions sont terrassantes.