La Seine Saint Denis est un département où nos repères restent fixes, mais l’impression que j’ai eu de l’Essonne est très bizarre. J’étais au milieu de paysages typiques de la province française, avec ses pavillons sommaires, mais parmi une population immigrée qui n’y habitait pas, et me regardait avec une étrange hostilité. Il n’y avait pas non plus de barres H.L.M. comme en Seine Saint Denis. Mes repères vacillaient, je ne savais plus où j’étais. Bien sûr je ne peux pas me prononcer sur le département entier. Le monde est devenu d’une bizarrerie ineffable, incompréhensible, vaguement hostile, retourné, inhabitable. Certaines personnes me paraissent encore sensées, mais on semblerait vivre un mois d’avril mental, ce mois incertain, changeant, instable. Un tableau de Dix, ou de ces artistes dada (tiens) qui sentaient venir la guerre.