Une population était avide de savoir. Elle se sentait délaissée et perdue, parmi une nature et des villes qui ne résonnaient plus, dans un climat terne et répétitif. Elle eut l’idée de se condamner à vivre dans une bibliothèque géante pour sortir de sa situation. Enjouée, elle mit des années à la bâtir, et chacun mis sa pierre à l’édifice. Nous allons nous extraite de notre situation, nous affranchir de notre condition. Tous furent heureux, bien que certains sourires furent suspects. Qu’allez vous faire, les prévinrent quelques gens, le monde n’est il pas déjà une bibliothèque ? On leur dit qu’on avait bâti les bibliothèques avec le monde initial, et que certains penseurs n’avaient jamais écrit, mais ils ne voulurent rien entendre. Ils bâtissaient, sans cesse avec plus d’entrain, leur immense bibliothèque. Nous y vivrons pour toujours, nous y serons follement heureux. Ils inspirerent un auteur nommé Borges, qui écrivit la nouvelle La bibliothèque de Babel, et la glissa dans le chantier en construction, avant de mourir peu de temps après. Il laissa ces mots dans son livre : « Si jamais tu trouves ce livre toi, étranger, ne le montre à personne, je te souhaite d’avoir le temps de réaliser mon rêve ».