Claire Ceira

six fois 6 fois six

par claire le 23 janvier, 2018

si près du solstice d’hiver
cette nuit de silence dans la
maison fermée et dans les arbres
intimes gardiens du mouvement, ne bougent.
la vie est une histoire verticale
peut-être on attend l’horizon.

*****

les voyages qu’on ne fera
pas sont des voyages en cours
regarde derrière l’arbre isolé, tranquille
le lierre qui change de couleur.
il suffirait d’un pas bancal
pour ne plus appartenir à rien.

*****

je me tiens sur l’écluse
à travers les trous du fer
l’eau qui se rue, écume
je vois ta feuille se noyer
elle file coulant dans l’intensité.
toujours se ruer, murmure l’eau.

*****

je peux encore évoquer la fumée
qui est devenue si rare ici
odeur-trace d’un jardin perdu
ailleurs, un homme, devant son tas
de débris et de plantes sèches
encore maître, nimbé de blancheur âcre.

*****

tu creuses creuses creuses – un violent
rai de lumière atteint le fond
l’enfant éclairé par sa diagonale
mâche quelque chose et surtout regarde,
réfléchit. être un adulte c’est
reprendre le projet du début, finir.

*****

trouver le lieu du rendez-vous
quotidien, ou presque, avec l’ami.
boire une limonade et regarder dehors.
la conversation a commencé bien avant
qu’il arrive, elle n’avait
même jamais cessé depuis son départ.

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