Claire Ceira

focale (10)

par claire le 8 avril, 2018

Tu te souviens d’un de ces jours où on échoue dans un café. Ciel blanc, les feuilles sur les trottoirs mouillés. Un de ces jours où on est vivant différemment parce qu’on est malheureux, plus présent que d’habitude, un dimanche où souffle le vide.
Il y a là un vieil homme assis, avec sa canne, rond, vêtu de noir. Sur son visage flou, le regard perdu dans la rue presque déserte, il n’y a ni malheur ni bonheur. Il est là seul, comme toi.
Ni l’un ni l’autre ne cherchera la conversation, n’en a envie. Pourtant tu t’aperçois que sa présence immobile, son visage lourd que tu regardes de temps en temps en levant les yeux de ton livre, le simple fait que le café ne soit pas désert, qu’il n’y ait pas que des serveurs, produit quelque chose de particulier. C’est un moment qu’on n’oubliera pas, diffusant sa nostalgie signifiante, perçante. Le temps semble s’en échapper.

2 comments

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by d i v on 20 avril 2018 at 6 h 09 min. #

merci.

by claire on 20 avril 2018 at 8 h 51 min. #

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