Minorité et majorité
Kant poursuit sa réflexion grâce au jeu d’opposition entre minorité (Unmündigkeit (de)) la majorité (Mündigkeit (de)). Devenir majeur est pour lui le but à atteindre d’une raison « éclairée », car être majeur signifie raisonner par soi-même. Kant se montre sévère envers tous ceux qui, pour la plupart, suivent leurs « tuteurs » autoproclamés, se laissent guider et ainsi se dispensent de penser.
Les « adultes mineurs » se complaisent dans cet état parce qu’ils sont « lâches » et « paresseux » ou parce qu’ils n’osent plus prendre leurs propres décisions à la suite d’une mauvaise expérience. Cet état de minorité devient alors une seconde nature, on n’ose plus faire usage de son « propre entendement », d’où « Sapere aude ! » (« Aie le courage de savoir ! / Ose savoir ! »). Il est indispensable selon lui de vivre sa propre expérience et de subir des échecs, tel un enfant qui apprend à marcher et qui trébuche et tombe au début, afin d’apprendre à les éviter et d’atteindre la majorité. La seule façon d’apprendre à un homme à penser, selon lui, est de le laisser tenter lui-même.