Le mauvais épicurisme.

Certains bonheurs basiques sont le principe même des bonheurs non-immanents. A savoir, s’il on peut faire une délimitation également des bonheurs immanents : imminence, évanescence, insouciance, rémanence… Certains bonheurs de surface et de parade, sans profondeur, sont les reliefs, particulièrement plats, d’une absence de vie intérieure.

La mauvaise ataraxie n’est pas à prendre comme une cessation du trouble, mais comme un meurtre du sentiment, une ablation de la sensation plus vivace encore que dans le bouddhisme, et la fraternité serait alors compromise. La peur de la mort est le foyer de l’épicurisme dont la recherche anéantit les bonheurs qui pourraient la susciter et donc précipitent les bonheurs dans la cessation de l’immanence et par extension dans une forme de nihilisme particulièrement virulent (culte de l’égo, intolérance aux autres formes de pensée plus vitalistes). Cela est bien plus présent encore que dans le bouddhisme ou le stoïcisme et la mort est diffusée dans les dits plaisirs réduits ainsi à leur minimum (manger, pisser, chier, cultiver son égo).

Cette parade est éminemment le signe d’une fermeture sur le monde et de la connaissance, seulement rendue possible par la sensation (la sensation propre à l’épicurisme, si on s’en tient à sa doctrine, est celle de l’éructation). Elle est une clôture, non pas cachée, au sens d’une absence-présence à ce monde chère à Blanchot, ni même paradisiaque, mais au véritable sens développé par Dostoïevski de l’idée de sous sol et d’arrière monde. Le comparatif avec la philosophie du jardin semble assez superflu mais compréhensible dans l’intolérance à l’autre et la valorisation du moi (là encore sans idée voltairienne d’évolution).

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