by Florian

Déclaration
 

Dis tu veux que je te fasse la peau
tu voudrais que je pique dans l’os de la narine
les latrines de tes éponges marines
et que j’enduise de colle la cervelle
des aigues-marines dans tes champs
épicuriens de lavande

que je crève la mâchoire de la pensée
le cercle de tes yeux de tes globes
qui sont des protubérances
les oeillades qui sont des poubelles
où frémit le coeur supplicié de la taverne
celle, où j’ai rencontré ce qui ne rime
qu’avec la page coupante et jamais
le beau vers fixe

tu voudrais aussi que je désosse et manipule
ta moelle épinière jusqu’à faire
un sac d’épices de ta menue stature
et me vautrer tel un chien dans le rire de tes épaules
dériver, dans ton fiel et ton ossature
aux senteurs douteuses et incrédules

oui je vais venir m’y vautrer et ajuster
les pendules avec ta raison
pour que tu puisses méditer sur la folie
lentement, comme ce battement de pendule
qui va t’enduire de sa mélodie
et t’obséder comme une pustule