Brassens est ce brave homme qui a tant démoli les honnêtes gens. Il les a massacrés gaiement, toute sa vie, dans la joie et la bonne humeur. Lorsqu’il n’avait pas le talent musical de Brel, il redoublait de répétition dans son massacre. Et pourtant on l’aime, lorsqu’il m’ennuie un peu personnellement. J’ai du respect pour son entreprise de destruction, monotone, mais pourtant semblant prévaloir d’un monde meilleur. Ne s’est il pas ennuyé lui aussi à nuancer son mépris pour ces honnêtes gens ? On dirait que non. Son moteur devait être justifié, je n’ai rien entendu en ce sens dans sa biographie. Il y a des gens qui font vocation d’une œuvre monochrome à l’objectif incertain, et on les aime pour cela, on les reconnaît. Ils sont des balises. Ils sont à tel point répétitifs qu’ils pactisent clairement avec ce monde là qu’ils présument coupable.*
- Vous remarquerez comme je fais un peu exprès d’exagérer le portrait, étant habitué à des extravagances bien plus graves que celle là.