Ma sortie d’aujourd’hui (damned star).

Aujourd’hui je suis allé au tabac. Au moment où je suis entré, un individu, petit, sec et rapide est entré. Une personne dont on sent qu’elle tourne à plein régime et à circuit fermé. Quand on est un empathe on sent ce vide qu’il y a chez certaines personnes ainsi que toutes les intentions, directement, comme une forme noire qu’il y a autour d’eux. Il monopolisa la place devant moi longtemps en achetant des tickets de Millionnaire, puis sorti une interminable série de vannes à ce sujet, toujours rapidement, sèchement, bêtement, à vide, comme faisaient les skinheads dans leurs provocations (j’appris ensuite que c’était un Maghrébin). Il disait « ah si je gagne je partirais avec une fille en vacance une semaine, non deux », des choses de ce genre. Il passa ensuite devant moi, car il était sur le côté et je le laissai passer, parfaitement indifférent à ce qui fut l’exploit de sa journée. Il me fit une remarque vaguement menaçante. J’allai ensuite à l’épicerie et il me précéda, car ces gens là qui interviennent à chaque fois connaissent mon parcours (cela donne enfin un sens à leur vie peut-être, je dois être plus efficace que l’autre). J’entrai donc et l’épicier fit tomber une canette de bière, une Heineken, là où je les prends habituellement, afin que son complice puisse faire la remarque suivante : « ne lui donne pas à lui sinon ça va exploser quand il va ouvrir ». Je ne me souviens plus de son petit discours préalable. Je réagis vaguement, habitué du manège permanent de ce genre à chaque fois que je vais dans cette épicerie et dit : « c’est pas celle qu’il y a devant que vous avez fait tombée ? ». L’homme petit et sec dit « non elle est ici », puis paya et s’enfuit. Je demandai ensuite à l’épicier qui était cette personne et il me répondit que c’était le pizzaiolo du restaurant d’en face. « Un Italien ? » lui demandais-je. « Non un Maghrébin me répondit-il, mais aujourd’hui il y a toutes sortes de gens dans les cuisines des pizzerias, des Coréens, etc. ». Je sortis ensuite. Ca me donne quand même une sale impression de savoir que ce genre de personnes me reluquent le cul toute la journée quand je suis chez moi pour ensuite faire ce genre d’actions quand je sors.*

*C’est la vie qu’on m’a offerte depuis 2 décennies, la vie réelle comme dirait François Bégaudeau.

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