J’ai lu le premier chapitre de L’épaisseur d’un cheveu hier. Le livre est un peu chanmé avec moi mais bien écrit. Il me remémore des années où j’allais mal, les trois années que j’ai passées à l’université notamment. On dirait que C. B. est allée fouiner ce qui va mal chez moi, ce qui m’a fait le plus mal, et l’a ressorti. On dirait qu’elle est folle amoureuse de moi et qu’elle veut me faire du mal. On dirait que c’est elle qui veut me tuer. On dirait qu’elle est allée au tréfond de mon cerveau pour en extraire le mal que j’ai vécu et subi et qu’elle l’a exploité sur trois cent pages pour faire une œuvre où je serais un assassin. C’est une potentialité de ma personne. J’accepte. Tu peux me voir si tu veux. Je sais pas pourquoi mais il y a quelque chose d’une éternelle universitaire en elle. Les universitaires sont des ados qui s’acharnent à comprendre. Mais qui n’y arrivent pas forcément. En témoigne leur temps libre où l’on lit leur déception. On dirait que les universitaires ne savent pas quoi faire après leur BAC, et qu’ils prolongent leur adolescence en trainant dans des amphis. On dirait qu’ils veulent savoir, mais qu’ils ne savent pas. Ils étudient des grands auteurs parce qu’ils veulent les comprendre. Ils veulent en devenir. Mais il ne faut pas comprendre pour devenir, et encore moins apprendre, il faut être. Être est éreintant, être est parfois invivable, comme ton livre. Les romans que je lis ont une influence sur moi. Même si je lis 15 pages par jour. Les romans plus que tout autre forme littéraire. Les romans sont une névrose.