Le fait que je sois un miroir absolu fait que tous ceux et celles qui me regardent projettent à 100 % leur réflexion sur moi, et définissent mon comportement par le leur. C’est une loi mathématique intangible et éternelle. Iels disent aussi que je ne vois pas lorsque je vois absolument tout, malgré certains emportements qu’ils devraient parfaitement comprendre. Ils devraient parfaitement comprendre aussi que je ne peux strictement rien faire, et voient dans mon inaction le signe d’une incapacité à faire.
Jusqu’ici mon miroitement faisait que des hommes, en moins d’une seconde, me passaient la totalité de leur ressentiment accumulé en plusieurs décennies dessus, partout où j’allais, tout le monde, en permanence, légalement, parce que mon miroitement marquait une supériorité faible et fragile qu’ils voulaient briser avec leur haine. Et là où cette agressivité passive étaient claire et distincte, l’effet qu’elle pouvait avoir sur moi, le stress, leur faisait ensuite inverser les rôles.
En allant dans des lieux isolés ou des forêts, je ne retrouvais pas tout cela, je préférais la compagnie des arbres et d’une ou deux bouteilles de bière, je m’asseyais ou stationnait debout, et aucune agression ne venait à moi, je pouvais divaguer et parler aux anges, et c’est alors la nature qui devenait mon miroir, ou bien peut être elle qui se voyait en moi comme dirait la sagesse ancienne. J’entrais en fusion avec elle car cela m’était formellement impossible avec les êtres humains, les femmes m’étant été interdites par les hommes et aussi un peu par elles, et allez un peu par moi aussi…
Donc la nature, la vaste nature, voilà mon miroir, voilà où j’ai puisé mes forces, et ce n’est pas tant l’amour de la nature, c’est aussi l’amour de ce qui n’est pas l’homme, la nature un peu plus isolé j’entends, pas celle avec ces automates qui courent…
Je ne peux qu’être ce miroir car ce qui m’anime c’est quand il ne se passe strictement rien de notoire ailleurs qu’en moi-même.