ERAILLEMENT
Ta voix éraillée me dit des majestés
Il n’y a pas de style dans le sentiment vrai
Il n’y a jamais d’emphase
Il y a le creuset, la fine découpes des arbres
Ces feuilles ciselées
Comme la ferronnerie bizarre
Des dessins qui s’ouvrent sur une croix de Lazare
Il y avait dans les provinces et les logements
Des amoncellements de déchets
Et des produits de maintenance
Il y avait des tas de cuivre délaissé
Des rêves émiettés qui vivaient à peine
Tout était délaissé
Ce rêve d’autres voiles plus fins était faux
Comme l’étaient aussi les accessoires
Il n’y aura jamais que cette première lucarne
Ce rideau opaque et froid
Où s’est joué le regard de soi
Il nous regardera toujours
Il reviendra nous faire part de nos conquêtes
Vaines et stériles
La veine n’a jamais eu froid qui nous observait
Et les arbres s’étendent sur les délices de ces voix
Qui nous enrayent et nous érayent
Rien ne court mais semble immobile
Et tendre comme des restes
Des bruits d’automobiles qui sillonnent
Des bruits rêveurs et subtils.