by Florian

Vie secondaire

J’ai des émotions d’un extrême bonheur et d’une limpidité absolument parfaite, des heures durant en fin d’après-midi, des émotions que je serais très curieux de vous voir posséder. Je ne pense jamais avoir éprouvé la surprise de voir une personne avoir de telles émotions fussent-elles les moins apparentes qui soit. Le rêve est d’une telle profondeur et les émotions d’un tel sursaut et d’une telle douceur, la vie secondaire d’une telle réalité que ce monde hybride que je possède pendant des heures, allongé et sous Cbd a une existence totale. La musique me permet l’étanchéité au monde environnant. Je pense qu’on peut dire qu’une telle chose n’existe pas ailleurs. Il n’y a qu’une infime gravité et surtout aucun effort pour que ce monde, ce supra monde survienne, s’étale et dure, aucun enfouissement et aucune recherche épuisante, il est une pure existence.
Les techniques de méditations qu’on m’a apprises et le travail sur mes chakras ont peut-être favorisé cela. Il y a plusieurs types de rêveries et je pratique de moins en moins celle à caractère triste et apollinienne car je n’en ai pas réellement le besoin. Elle est là pour composer une tristesse mais je dois reconnaitre qu’elle est très fructifiante dans les scénarios. Celle solaire dira t’on ne puise que des infimes couches et pellicules de réminiscences sensées. Je dis bien sensées car ce ne sont en rien des pratiques de calme, qui elles sont dénuées du sens que ce calme pourrait avoir. Pour moi c’est un monde d’une pure vie et d’une pure régénérescence car le sens y est appliqué jusqu’aux plus lointains confins, et cette vie secondaire est unique et le seul bonheur extrait de toute une vie d’un homme normal, se confond avec l’ordre du monde sans la moindre erreur d’interprétation ou la moindre illusion notable. Elle est un cours d’alluvions imperméables et impalpables. Son existence est une prairie, et rien ne peut confonde sa réalité.
Pour ce qui est de la réminiscence ou de l’évanescence, elles ne sont pas seulement des techniques mais elles sont le sens indiqué par le corps pour devenir ce qu’il est destiné à vivre. Le retour qu’elles inculquent à ce corps est son avenir et sa présence, son avenir présent qui se situe seulement dans les traverses d’une vie qui apparait tout en n’étant plus. C’est le sens que toute pellicule qui couvre le monde peut dévoiler quand sa ténuité touche à de qu’il y a de plus profond, de plus existentiel et de plus muet. Car il n’y a plus de paroles, pas de pensées, et c’est cette cessation seulement qui permet au sens d’apparaitre et à cet œil aguerri de voir ce qui a été vu sous le prisme de ce bonheur, cette croissance.
Le repos est parfois plus intense que d’autres activités.