Paysage d’hiver (Bruegel)
by Florian
PAYSAGE D’HIVER (BRUEGEL)
je vois cette peinture d’hiver, des personnes sur un lac gelé, au bord d’un hameau. ils n’ont pas d’expression. ils sont seulement ces personnages au bord d’un hameau. une profonde connivence, une solidarité les parcourt. ils marchent sur la glace, certains partent pour la chasse, les enfants jouent vêtus de bonnets. j’admire une telle précision picturale, un tel rendu. pas un seul de ces figurants sur ce paysage de neige et de branches nues n’a autre chose en lui que l’idée de la mort. et pas un seul ne le dit. ça vous ferait pisser des larmes, à faire fondre la glace qu’on dirait éternelle.
pourtant ce tableau est la vie, le roulement soumis, le tendre écoulement comme viendra le printemps. les gens dessus l’ont assimilé. ce sont déjà des morts qu’on apprécie l’époque révolue. on ne leur demande pas de s’instruire, de méditer mais d’accomplir leur tâche. cela leur sied. nulle envie de briser cette féodalité. ce tableau odieusement vrai, hurle une similitude entres tous, tous les figurants, ses tons gris, blancs et noirs ne rendent-ils pas l’éternité à l’homme. l’homme inscrit dans la finitude, l’union de la finitude aux siens.
C’est très intéressant ce travail sur l’image mentale (ou représentation intérieur), j’aime beaucoup comment tu l’amènes, comment tu la travailles. Puis ça me ramène un peu au tableau rouge, tu te souviens?
bonne journée Florian.
je m’en souviens mais plus trop du contenu, il me semble que c’était plus esthétique.
Ha ça, pour l’esthétisme je n’en sais rien et ça vaut mieux, par contre, James vient d’en faire un lui aussi… Il est sur le bleu.
Pour le tableau rouge, son écriture, j’étais dans un moment où il m’était impossible de peindre, et probablement la main peignait plus qu’elle écrivait … Forcément l’approche diffère, mais ce qui est intéressant, c’est que ton texte part aussi d’un tableau qui n’existe pas, d’une image/idée qui t’est propre, intérieure … À moins que je n’ai pas bien compris… Donc le texte parle aussi de la manière dont l’image habite l’esprit, la pensée, l’affect, et le « portrait » qui en résulte est ce climat, pour intérieur qu’il soit, unique, qui nous habite… Il y a ce qui nous habite, image et idée, affect et sens, et ce qui est habité par soi dans un même temps (ou espace de soi), et je pense que c’est précisément ce qui en fait un point cohésif autant que décisif…. dans l’écrire et peut-être aussi dans la personne… je te dis ça, en fait je ne sais pas, je réfléchis autour de.