le coup de flingue
by Florian
dix années de flingue posé sur la tempe, dix
sur le visage de la pensée
qu’on éloigne
aplatit
jusque
et ce pour une telle misère, minuscule
substitut de bonheur
une bien mauvaise
compagnie
errante
dans un palais stérilisé
on flingue la neige aussi
et noël
le froid les vitres anciennes
la lumière à la fenêtre
qui disait le souper
on flingue un épuisement
des ampoules
et l’ennui
on flingue le voyage
avec un peu d’électronique
au nom de quoi tire t-on
sur les yeux
avec du faux maquillage
et crie t-on
à l’oreille du mendiant
Il faut que je te dise ça, Florian bébé joli : dans tes poèmes, assez souvent, les dernières strophes sont magnifiques, quand la première, ou les deux premières, sont un peu plus moins très bien. Je me dis que tu oublies d’enlever les starting-blocks de tes pieds. Parce-qu’on sent vraiment quand tu les largues en plein milieu de la grande courbe des tribunes, et cette accélération qui te fait t’envoler jusqu’à la dernière ligne, au finish.
Enfin, c’est mon avis.
oui je sais mais il faut aussi marquer le départ pour apprécier la suite. sinon la belle fin elle n’aurait pas lieu. enfin oui il faut construire là-dessus, greffer un bel échantillon sur un ensemble correct.
tu as raison tout de même, me suis évidemment rendu compte de ça : j’étais d’humeur paresseuse.
voilà comment je le ressens, ce n’est pas très différent : le début du poème c’est comme s’il fallait s’arracher à un engluement épais, mortifère, que renvoie tout ce que tu décris. Mais quand c’est fait, la magie parle.
et le poème c’est ça : cet arrachement, ce saut en arrière, et ce qui apparaît alors.