Le monde et le progrès
by Florian
Le monde n’a pas tout à fait réussi. Il y avait la possibilité d’un idéal vrai et tous ceux qui l’ont étudié sont parvenus à sa vérité. Bref tout pousse à croire que le bonheur existe, trempé là dans une flaque, un champ de nacre, le goudron, les pavés, la terre battue, tous les épis et les structures de verre, les choses immenses en acier qui crient au songe, un fou de fer lancé à trois cent kilomètres à l’heure.
Mais ce foutu désir de progrès dont on ne peut peut-être pas se passer. J’aime ce foutu champ de sable, ses crêtes sur les dunes et ses roches en dentelles qui affrontent l’ozone, la bourrasque du possible tout ce qui nous martèle.
Oui tout fut possible.
ha! j’adore ça! «j’aime ce foutu champ de sable […]» et «si l’on foutait en l’air la compagnie du moi souffrirait-on d’un trouble ou d’une étrange connivence? si l’on se fichait sur les toits en bandoulière verrait-on plus loin?» puis je l’aime tout!
j’ai écrit ce texte en pleine souffrance, mais comme c’est mon dur labeur d’écrire, on n’y voit rien.
..on sent bien un certain éclatement (ou un éclatement très certain) Florian, mais la résultante! je pense donc que tu transformes bel et bien, métamorphoses, et très loin de quelque édulcoration, parce que le rendu ici est très fort, et parlant, et beau, justement et probablement dû au risque… le filin sur lequel on a l’impression de voir marcher un être, très haut, suspendu, en lisant :«tout pousse à croire que le bonheur existe, trempé là dans une flaque, un champ de nacre, le goudron, les pavés, la terre battue, tous les épis et les structures de verre, les choses immenses en acier qui crient au songe, un fou de fer lancé à trois cent kilomètres à l’heure où l’on s’endort» et encore avec «ses crêtes sur les dunes et ses roches en dentelles qui affrontent l’ozone»… ce surplomb, proche d’un vertige!
Là est la question, en effet, mais je pense que si les uns s’enterrent et que d’autres s’envolent, c’est aussi bien… je veux dire qu’on ne peut choisir que pour soi, on ne peut rien imposer, ni compréhension ni rien.
L’important est-ce la réponse d’autres, ou la force de la question, la force de l’exhortation ? Je penche vers cette force (qui préserve). Puis encore, l’exhortation, n’est-ce pas un peu (ou surtout) à soi-même ?
– réflexive et cordiale!