L’entendement tronqué de Kant
by Florian
L’entendement kantien ne rend en aucun cas compte de la totalité de ce que l’être peut appréhender, saisir. Il est en quelque sorte comme une négation du délire, de la maladie – pour employer des termes forts – simple mesure de protection, face à ce qu’implique ce que j’appelle l’appréhension. Combien sait-on que les perceptions et intuitions – pour ne plus parler de maladie ou de délire – peuvent être judicieuses, perspicaces, en dire tout autant que ce lieu où l’on situe la raison. Elle-même comme on sait, faite de ces choses dont j’ai parlées – perceptions, intuitions qu’on a jugées aptes à la constituer, regroupement formé sur le tas que l’on a estimé le bon mais qui n’est à vrai dire jamais définitif. La raison est en perpétuel mouvement, perpétuel balancement – c’est ainsi qu’elle devrait être, c’est ainsi qu’elle est si l’on s’intéresse à son histoire.
Oui, et c’est l’ensemble de tout cela, son trajet immémorial : émergences, germinations, courts circuits, fantaisies, croissance, enchevêtrements, avortements, culs de sacs, foudres brèves, fermentations, élagages, labyrinthes, rigueurs et sottises, confrontations, voyages hors de soi, diversité des vies, terreurs, distillation par les siècles qui fait la vraie raison. Pas un jeu du vrai ou faux estampille par le plus petit commun dénominateur, la peur d’être perdu ou déborde.