Fontainebleau
by Florian
FONTAINEBLEAU
marchai
vis un cerf d’une taille non ce n’est pas ça
je ne vis rien
je vis le grillon et la bruyère le frelon et le moucheron
je n’ai pas le nom des autres vivantes choses
peut-être cela les tue je les tais
sous leur vase percé, sous leur ciel silencieux et leur soleil en fin de course
leur miel qu’un ours peut-être
que la seconde ralentie te colle aux synapses
te vient la seconde où s’engouffrent le million de combinaisons je pourrais les compter
compter le milliard de particularités, en faire un si bel ensemble
ce n’est pas la seconde c’est une durée de longues douzaines de minutes
c’est aussi l’éternité
la brindille l’arbuste et la racine le grain de terre brun
je ne connais vraiment pas autre chose
l’ignorance est là où s’agglutine le mot tu où le nerf bâtit une sensation
non pas une douleur non pas
c’est aussi la faisanderie et le carrefour c’est la crête et le passant
la montagne et rien derrière
une route, l’asphalte et l’antenne de télévision il semble que ce ne soit rien
ça j’aime bien.
merci.
–un rien qui est tout ce que le cerveau fait sien–
–le tien, bel et bien prince dans cette forêt, fait sens–
merci pour ce tout et ce rien, qui que vous soyez.