Râlerie

by Florian

J’ai osé offenser le cosmos en pénétrant la chose suivante : le désir dans la cessation du désir, soit le nirvana bouddhique plus le désir. Mais qui aurait osé vivre une chose pareille ? Le cosmos me punit alors mais ma tragédie est la suivante : je ne peux pas faire autrement. Et je me meus pour cela. Vous qui me suivez vous ne savez peut-être pas quel dérèglement cela occasionne. Je ne suis pas pour y être incessamment mais cette chose est la vitalité même, le courant amputé de rien.

L’épaisseur humaine d’accord, la pensée d’accord mais bon dieu de bondieuserie pourquoi le cosmos réagit à ce moment là de telle manière ? Il veut me dire une chose pas gentille du tout du tout. Vous voyez, on sape le plus subtil au mauvais moment et là tu reconnais le bonheur au bruit qu’il a fait en partant. Il ne faut pas trop en demander eh oui, c’est pour cela que le Bouddha a voulu couper le désir à ce moment là, pour ne pas être ennuyé par les démons : soit l’impermanence.

Il les connaissait bien les démons lui aussi. Mais vous êtes prêts à quoi c’est ça le dilemme : parce que si vous avez la chance de pouvoir vivre cela – d’ailleurs j’ai des sérieux doutes – eh bien ça risque de ne pas durer. Voilà donc ça m’embarrasse au plus haut point. Mais bon ça passe et ensuite il reste, eh bien tout le reste messieurs dames !

Bien sûr vous commencez maintenant à comprendre pourquoi j’ai mes écouteurs et pourquoi j’écoute de préférence de la musique adaptée pour masquer ces interventions cosmiques. Mais la pureté absolue est faite des bruits du silence naturel. Vous imaginez une personne mourir alors qu’elle a tout pour elle, juste pour ce petit courant là ?

Parce que ça prend comme une dune, c’est une dune de non pensée où passe la pensée du désir et du rêve. Vous savez ce que c’est non ? Je l’ai dit, ça peut être très subtil très longtemps, mais pour le cosmos, je sais trop pourquoi, mais il y a des limites.