by Florian

CALVAIRE

Tu vas y arriver dans ton calvaire et ce ciel gris en frayeur
Cette nappe d’angoisse est le meilleur car détresse est bonheur
Rien ne pourra sortir comme sang des plaies, rien ne meurt

Dans la dense figuration de tes traits : tu ne peux mourir
Car il y a les mille effrayantes amours et lumières
Et ténacités de la vie derrière

Et dans le sol encore et presque autour
Tout est devise derrière ces croix qui sont les grands axes
D’une si subtile mémoire qui te traverse

(Tu devises sur les forfaits que tu vas faire. Quelle boule
Vas-tu obnubiler jusqu’à défaire les vagues et ranger
Dans les délicates atmosphères les névroses qui t’obtiennent
Je vais tuer cette circulaire, cette petite plage artificielle)

Le béton sera plus chétif que naguère
Les premiers jours où ce soleil de colle
S’est mêlé aux modernes supplices

Je vais longer la côte de ce réglisse
La lumière n’éclairera plus ce visage
Mais ce qui subsiste de la lente

Ce qui existe dans les affres des amours

(Composition du 22.05.23)