REGARD
Fébrile instant où tu approfondis ; ce qui va mourir
Vers une tranche où tes yeux levés
Voient des cygnes qui dérivent en eux
Ils se plaignent du froid nauséeux des plaines
Mais seulement tu es assise dans la longue ligne où sont
Les coutures et les faux rêves du tissu
Il n’y a rien dans la longue traîne du rêve
Seulement des océans fortuits ; et pourtant c’est là qu’on rêve
Et qu’on imagine la grève et les cieux s’ouvrir
Au cœur de la ville ; on dirait que les arbres ont des yeux
Et que le sens de cette ville opère sur les lignes
Sur les crêtes rocheuses des cerveaux ; alanguis
Comme le sont les vignes ; où le vin nous endort
Ce n’est pas inscrit sur les yeux que tu lèves
Qu’il y ait de l’or dans l’objet qu’ils mirent
Mais tu rêves si bien ; on dirait qu’une semblance
Manipulatrice règne dans le regard
Tu mens sur l’ordre de la ville
Et tout meurt, ainsi qu’une couche abrasive