Archives par catégorie : Poésies.

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Cette fille est un ange et un démon monsieur. Elle a un air mièvre qui plaît à de lointaines statues. On dirait qu’une nuée de petits animaux ont laissé des traces de quelques coussinets sur son âme, et son corps est un entrelac de vêtements invisibles. Elle porte un poids de cellules que l’on dirait […]

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J’étais proche d’une nature dont la canopée* des arbres m’invitait non pas à la suivre, mais à rebrousser chemin. Elle me dit de ne pas m’en faire, mais que j’avais en moi une pièce qui était neutre. Elle ne passait sous aucun radar. Elle était invisible, comme un organe*. J’essayais de voir où elle pouvait […]

Les joggeurs. 0

Un joggeur est un homme perdu, une masse qui avance dans son brouillard vers un objectif qu’il ignore. Telle une fourmi géante, il suit une carotte dont il pense qu’elle lui apportera des bienfaits. On sait que la marche est meilleure pour la santé que la course, mais ces gens là n’ont pas le temps […]

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J’arrache les herbes sauvagesDans le feu des loisL’équivoque des arbresDans les vins du soi Je suis la clémence du sableQue l’on voit parfois Je suis l’unique voie Dans la lumière matinale

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À ce soir nuit, viens me recouvrir de tes mystèresJ’aime la lumière du jourMais aime plus encore, souventLe recours que tu operes Tu es parfois terrifiante, s’il on y penseMais s’il on y pense autrementTu es un baume qui s’applique sur mon cœurLes rires sont plus sursNeuroleptie naturelleTu amputes tendrement la lumièreEt mets ton velours […]

Chaque poème est un mensonge, chaque poème est ridicule. 0

As-tu peur de l’air du dehorsTe rejette t-il dans des paquets d’avoineTe ressemble t-il quand sourit Quand s’étend ce qui est si sûr et incertainQue nouvelle est la placeOù court le tremblement du dehors As-tu peur des jolies enluminuresEt des coupes de ce chantEt cette multitude de dents

L’étoile du jour. 0

Une âme fut prise en moi scelléeJ’étais si pur que venaisonÉtoile sciée du jour Transparence est le témoinQui s’arrime au sacrifice de l’heureCar je puise une tendresse qui m’écœure Je suis la tendresse du jourDans la flamme sensibleQui seule en Florian est ce métal

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L’essentiel était parti un jour dans une souricière. La souris mercantile braconnait des alpagas. Mais l’horizon s’ouvrit sur un delta qui envahit le monde entier dans un arpège de falbalas.

L’abolition de toute conscience. 0

Les tutus du rocher et la saveur du brin d’herbe, les mousses spectrales du matin, les troncs dénués de sève, les blousons des gentianes, les sapinières des corniches, les turbans des monticules, les bergeries odorantes et les étrons des renards. J’adore qu’on traque des indices d’homosexualité chez moi.

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Nous nous amusâmes ensuite. Ils m’apprirent quelques tours de passe passe et je leur enseignais des vérités profondes. Puis nous oubliâmes toute hiérarchie, comme il se veut, et divaguâmes ensemble dans une prairie. Là nous perdîmes le sens même de l’individualité et plaisantâmes dans une abolition de toute conscience.