Poème du 25.03.16

by Florian

 

Je te salue, vieil océan

Je te salue pour la perle de tes dents blanches d‘écume et tu sais bien
Que c’est ce blanc qui m’a mordu
Ce blanc qui m’a confondu aux divines entrailles qui fondent au dedans de l’immense bleu qui me tord
Car attention ce bleu là fait des milliers de mètres de profondeur
Autant dire que c’est immense et noir et dense au point d’éclater les vertèbres et leur moelle et de finir dans le meilleur des cas tétraplégique
Voilà ce que j’ai à dire sur tes flots immenses et bleus, sur tes entrailles profondes qui ont fait rêver des légions de marins
Mais les dents blanches de cette fille sur le pont qui sourit savent elles dans leur profond sourire
Que ces flots immenses à la dérive broient dans un noir profond ceux qui y plongent
Sait elle cette natte châtaine ou peut-être oui elle sait pertinemment quel est le sort des plongeurs qui s’aventurent un peu trop profondément dans les flots

Les poètes me direz-vous, doivent chanter et non s’effrayer
Très bien, alors je chanterai les vertus de cette charmante fille avec cette charmante natte
Cette toute charmante fille pure comme le pelage d’une mouette symbolique, innocente comme la colombe des évangiles
Ce charmant sourire aussi vieux que l’océan, mais plus léger que le plus petit organisme vivant de la mer
Ce charmant baume derrière ces cheveux châtains et ces cils à peine perceptibles, je le chante et j’en meurs d’amour
Mais quand même c’est un peu fort, un peu trop fort pour qu’on n’en revienne pas au profond malheur de l’océan
Alors me direz vous le soleil, n’est-ce pas cela cette charmante jeune fille, un rayon solaire et arrêtez un peu avec vos névroses que diable ! Un peu d’humour, un peu de légèreté !
Soyez certain que je ne pourrai jamais me rassasier plus d’une après-midi de ce baume insupportable, inavouable, scandaleux, ce sourire aussi léger qu’un atome solaire et dense comme les muscles du plus fort des boas du Brésil
Voyez-vous, je trouve cela scandaleux, cette atteinte portée à la mer !