Mojave ghost.

Month: mai, 2015

  Approche, tu es l’oiseau de feu Viens-en au centre brûlé de tes lobes Par où s’agitent tes synapses Qui commandent tes cils Mouvements giratoires Des glaces bleues et premières Frappe tellement fort de tes ailes Qu’elles soient un feu de sincérité

Chirico

  CHIRICO   Dans un bain onirique Une bouche, Délasse les chevaux Les crinières perdues Rient de ce Grain de sable ventru Qui chevauche et fond Les tempes Au crochet de la plaine

  Dans le jardin stagnant D’un village provençal Des bouffées entrent qui, Résument l’activité du monde Résument la durée D’un temps paradoxal Ce sont des névroses enfouies qui, Au contact de la chair du village Entrent en délire En répercutions stagnantes Le soir se fige dans une connivence

Thérèse rêvant (Balthus)

  Thérèse rêvant (Balthus)   Thérèse a ses genoux Et ses cuisses posés Sur l’échine invisible Du rêve de la pièce Le lait qu’un chat livide lape L’indifférence de son caractère L’immobilisent Elle pose par effronterie Son genou sur l’anarchie

  Je sais qu’on m’abandonnera, je sais Comme on a abandonné les chiens aux orties Comme on a réduit les travailleurs aux produits toxiques Je sais que je mordrai ces chaînes désolées Qui ont une semblance de cauchemar Qui ont une semblance de rêve déchirant

  Dans l’angoisse d’un ciel de plomb Flambe cette flamme brune Flambe comme le regain de la terre Qui s’achemine par des alvéoles Des ruches spatiales dont le miel Lèche les nervures et le fer D’un édifice banal.

  Cet agrégat de terre vitreux A tourné comme dans la vacance de l’âge Et lentement le grain de terre A fait à l’œil sa marque brune Le grain de l’œil dilué dans ses bocages

  Tes muqueuses enfouies de marsupial Ventre où j’oublie ma colère Ventre de suffocation ventre Où tremble la semblance d’un volcan Ton corps fait bloc Laisse-moi coller au mortier le sable De ma peine