Claire Ceira

Journal réel : mardi

par claire le 16 avril, 2013

il y a la place avec ses palmiers malades, dont certains ont été coupés à hauteur de taille et creusés en forme de fauteuil, trempés encore des pluies de ce printemps. il y a les filles du café des Cinq Parties du Monde qui fument dehors et des jeunes hommes aux cheveux courts ou coiffés en iroquois. il y a la mer à gauche. il y a la descente en ciment vers le parking et l’affiche du boxeur, cette tête d’enfant qu’ils ont souvent, les arcades sourcilières abîmées, les mains bandées de noir mais non gantées, et l’arrondi de l’épaule, flou en arrière-plan
à l’intérieur, rafraîchissants comme une buée de petit jour, des chants d’oiseaux enregistrés, en l’honneur du mois de la poésie. le béton gris, les odeurs de détergent parfumés et les rais colorés sur le sol, les voitures silencieusement rangées comme chevaux dormant debout, le mouvement de mes jambes marchant sous la voûte basse et mon trousseau de clefs qui fait son bruit. il y a tout ce que je pense, tout le temps, ceux à qui je pense, et il y a moi
moi moi moi
qui cliquète et tinte.

5 comments

Joli ! Toujours tous tes sens en éveil… 😉

by Christophe on 22 août 2013 at 11 h 45 min. #

j’en suis là

by claire on 6 décembre 2016 at 11 h 55 min. #

coucou claire, comme un carillon

by kelig on 9 décembre 2016 at 17 h 32 min. #

en fait, je suis en train de tout reprendre, dans une sorte de classification bizarre…et le « j’en suis là », c’est juste un repère 🙂
coucou kelig !

by claire on 9 décembre 2016 at 17 h 39 min. #

🙂

by kelig on 9 décembre 2016 at 18 h 06 min. #

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